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L’empreinte carbone de McGill

Chapitre 1 de l’enquête sur l’empreinte carbone de McGill.

Béatrice Malleret | Le Délit

L’Université McGill, en sa qualité d’institution accueillant 40 000 étudiant·e·s, comptant plus de 2 000 employé·e·s et gérant un budget de 1,33 milliard de dollars en 2017–2018, a une empreinte écologique non négligeable, comparable à certaines entreprises. En cette ère de bouleversements climatiques majeurs, des voix s’élèvent pour réduire radicalement l’empreinte écologique collective. Mais comment calcule-t-on l’empreinte écologique d’une institution ? Quels éléments sont inclus et exclus ? Prévoyant initialement brosser le portrait complet de l’empreinte écologique de l’Université McGill, Le Délit a orienté son enquête sur l’empreinte carbone, sujet déjà complexe. En effet, du transport aux émissions directes en passant par les émissions indirectes liées au portefeuille d’investissements, établir avec précision l’inventaire des gaz à effet de serre (GES) est un travail de moine non exempt d’orientations idéologiques inévitables. 

Pour réaliser cette enquête, Le Délit a consulté les banques de données rendues disponibles en ligne par McGill et consulté des spécialistes au sein de la communauté mcgilloise. Le journal est conscient des limites de sa propre couverture de l’enjeu. Des problématiques comme la consommation d’eau, d’électricité et de ressources naturelles mériteraient tout autant d’être étudiées. Ainsi, le but de cette présente enquête est plutôt d’offrir un aperçu de la complexité entourant le « simple » calcul de l’empreinte carbone, espérant éveiller la curiosité des mcgillois.e.s.

L’empreinte carbone est la mesure de la quantité de gaz carbonique (CO2) relâché dans l’atmosphère par un organisme (un individu, un animal, une compagnie, etc.) de par ses activités (transport, consommation d’énergie, alimentation, etc.) Bien que le gaz carbonique ne soit pas le seul gaz à effet de serre (GES), le potentiel d’effet de serre de ces autres gaz est converti dans son équivalent en CO2 pour faciliter le décompte et le suivi des GES. 

Depuis 2013, l’Université McGill publie annuellement l’inventaire détaillé de ses émissions de GES. La méthode de calcul, suivant le GHG Protocol Corporate Accounting and Reporting Standard ainsi que les normes gouvernementales québécoises et canadiennes, prend en compte les émissions directes ou indirectes des structures (bâtiments, véhicules, etc.) sous la responsabilité immédiate de l’Université. Toutefois, depuis 2017, l’Université McGill a décidé d’élargir la portée de sa responsabilité en termes d’émissions de GES, c’est-à-dire d’inclure certaines structures sur lesquelles l’Université ne possède pas de contrôle immédiat en termes d’opération, mais qui sont tout de même utilisées (par exemple, des locaux du 680 Sherbrooke ou du 2001 McGill College qui sont loués par McGill). 

Pour départager ces types d’émission et quantifier leur apport respectif à l’empreinte carbone de l’Université, le Greenhouse Gas Inventory de McGill définit ainsi plusieurs catégories : 

Les émissions de Catégorie 1 réfèrent aux émissions directement libérées par les activités de McGill. Par exemple, l’utilisation de gaz naturel ou d’autres méthodes de combustion pour le chauffage des bâtiments dont l’Université est propriétaire tombe dans cette catégorie. À McGill, les émissions de Portée 1 comprennent également les émissions de la flotte de véhicules utilisée (excluant la navette entre le campus Macdonald et le campus du centre-ville), l’utilisation des réfrigérants ainsi que le bétail possédé par l’Université.

Les émissions de Catégorie 2 réfèrent aux émissions liées à la production de l’électricité achetée par l’Université. Comme la très grande majorité de cette électricité est produite et distribuée par Hydro-Québec (qui produit de l’hydroélectricité), ces émissions comptent pour une très faible portion du total de l’Université.

Les émissions de Catégorie 3 réfèrent à toutes les émissions ne rentrant pas dans les deux premières catégories, mais étant liées aux activités de l’Université de façon indirecte. Cette catégorie comprend principalement les déplacements quotidiens des étudiant·e·s et des employé·e·s de McGill pour se rendre à l’université, les voyagements de la navette Macdonald, les voyages en avion directement financés par McGill ainsi que la consommation d’énergie (fossile ou autre) des bâtiments n’étant pas directement contrôlés par McGill.

Suivez l’enquête !

Chapitre 1 : L’empreinte carbone de McGill

Chapitre 2 : Quelques questions à Jérôme Conraud, gestionnaire de l’énergie à McGill

Chapitre 3 : Comment calculer les émissions liées aux déplacements de la communauté McGilloise ?

Chapitre 4 : Et après ? Comment réduire les émissions ?

Chapitre 5 : Désinvestir des énergies fossiles : Portrait de la scène provinciale


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