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Et après ? Comment réduire les émissions ?

Chapitre 5 de l’enquête sur l’empreinte carbone de McGill.

Béatrice Malleret | Le Délit

Si McGill tente d’offrir un rapport détaillé de ses émissions, ce n’est évidemment pas une fin en soi. En effet, le rapport vise à identifier les principales sources d’émissions afin de cibler les efforts de réduction. À McGill, la principale source d’émission de GES est issue de la combustion stationnaire du gaz naturel (33  076 tCO2 pour 59% des émissions en 2017). 

Lorsqu’on parle de réduire l’utilisation de gaz naturel, Jérôme Conraud est clair : « Le plan, c’est de faire la transition énergétique. […] Ce n’est pas la solution que pour McGill, c’est la solution pour la société. »  Toutefois, même si l’ingénieur de formation indique plusieurs manières de réaliser cette transition, il demeure prudent lorsque vient le temps de s’avancer sur des solutions, compte tenu de la complexité de l’enjeu : « Au Québec, nous sommes chanceux d’avoir une source d’hydroélectricité qui est, sans rentrer dans les termes ‘verts’ à très faible empreinte carbone. Il y a d’autres impacts. Par exemple, ça inonde des zones qui, avant, étaient utilisées différemment. Ça détruit des écosystèmes, etc. […] Si l’on ne regarde que les GES, la solution facile sur papier serait de tout convertir à l’électricité, puis c’est fini : on a complété notre transition énergétique. »

Conraud explique qu’une université comme McGill ne peut se permettre de ne dépendre que d’une seule source d’énergie venant d’un seul fournisseur à cause du patrimoine que l’institution possède. Le directeur de l’énergie rappelle la tempête de verglas de 1998 ayant frappé le Québec, indiquant que McGill a pu continuer de chauffer ses bâtiments au gaz naturel. « À l’université, il y a des activités de recherche. Il y a des laboratoires  possédant des spécimens qui n’ont pas de prix. Par exemple, on possède des carottes de calotte glacière qu’on ne peut pas perdre, sinon c’est une perte pour l’humanité. […] Il y a des livres, des œuvres d’art : on ne peut pas se permettre de geler les bâtiments. » 

À part l’électricité, d’autres sources d’énergie sont également envisagées, comme la géothermie ou encore le gaz naturel renouvelable issu des sites d’enfouissement ou des biodigesteurs qui convertissent le compost en biométhane réutilisable. Entre 2015 et 2017, McGill a réduit de 6% sa consommation de gaz naturel, retranchant 2 073 tCO2 émis. Toutefois, McGill a encore du chemin à parcourir pour parvenir à ses objectifs, soit d’atteindre la carboneutralité (avoir un bilan net d’émission de GES nul) d’ici 2040.

Béatrice Malleret | Le Délit

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