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QPIRG sous le feu

La validité du dernier référendum est contestée de toutes parts.

Le référendum de cet automne portant sur l’existence de CKUT (la radio communautaire du campus) et du GRIPQ (le Groupe de Recherche d’Intérêt Public du Québec, QPIRG en anglais) vient d’être sérieusement remis en question.

Morton Mendelson, premier vice-principal exécutif adjoint (études et vie étudiante), a signifié par courrier à CKUT et au GRIPQ qu’il considérait que la question n’avait pas été posée clairement et que donc qu’il « n’avait pas les garanties suffisantes » pour entamer les négociations sur le MOA, le Memorandum of Agreement, ce contrat qui permet notamment le reversement des cotisations étudiantes collectées par McGill au nom de ces organisations.

Photo : Victor Tangermann
Simone Lucas, membre du conseil d’administration du GRIPQ (photo ci-contre et voir sa lettre ouverte ici) rappelle que 24% de participation est un taux remarquable pour un référendum. « Pour proposer cette question au référendum, nous l’avons faite approuver par la signature de 500 étudiants venant de sept facultés différentes et CKUT l’a soumise au conseil législatif de l’AÉUM. »

Morton Mendelson reproche en particulier à CKUT et au GRIPQ d’avoir lié la question de leur existence à celle des procédures d’opt-out. L’opt-out est la possibilité pour les étudiants d’obtenir le remboursement de certains frais optionnels. En 2007, l’administration avait imposé unilatéralement la mise en place de ce système en ligne. Depuis, le nombre d’étudiants demandant le remboursement a explosé.

Marginal auparavant, il représentait le semestre dernier plus de 11% des étudiants.

Simone Lucas explique : « Nous ne pouvons pas fonctionner dans ces conditions, financièrement mais aussi compte tenu de l’énergie que ces campagnes nous prennent chaque semestre. C’est pour cela que les deux questions sont liées. »

Morton Mendelson s’est notamment appuyé sur les éditoriaux du McGill Daily et du McGill Tribune qui selon lui remettait en cause la clarté de la question posée. Il demande la tenue d’un nouveau référendum. L’AÉUM, par la voix de sa présidente, s’est dite troublée qu’une décision à 72,3% et 65,6% pour CKUT et le GRIPQ respectivement, ne soit pas respectée par l’administration. Elle y voit une remise en cause « par extension du processus démocratique de l’AÉUM ».

Les parties sont toujours en négociation.

Plus centrée sur le GRIPQ, la deuxième attaque est venue de Zach Newburgh (président 2010–1011 de l’AÉUM, ancien président de Hillel Montreal et initiateur des campagnes QPIRG Opt-Out!) et de Brendan Steven, un membre actif du parti conservateur à McGill. Ils ont présenté une requête en annulation devant la commission judiciaire de l’AÉUM.

Cet organe composé par des étudiants en droit devra statuer sur la constitutionnalité de la question référendaire. En particulier, messieurs Newburgh et Steven se rapportent à l’article 25 de la constitution de l’AÉUM qui interdit que deux questions soient posées simultanément. Il estime que l’argumentaire du GRIPQ selon lequel les méthodes d’opt-out engagent l’existence même de l’organisation n’est pas valable puisqu’à la session dernière la proportion d’étudiants demandant un remboursement s’inscrivait légèrement au-delà de 11%.

Messieurs Newburgh et Steven contestent également les décisions prises par Rebecca Tacoma, étudiante et responsable, salariée, d’éléctions mcgill lors du référendum, en sa qualité de directrice générale des élections. Tout au long de la campagne Zach Newburgh lui avait signalé via vingt-quatre courriels des infractions qu’il relevait (acte de campagne par des personnes ou des entités étrangère à l’AÉUM, courriers non-sollicités, etc.)

Enfin, leur requête conteste dix signatures parmi les cinq cent nécessaires pour la validation de la question référendaire. Selon leurs recherches, dix des signataires ne seraient pas membres de l’AÉUM. Zach Newburgh explique avoir fait le recoupement des signatures avec la liste des membres de l’Association en novembre.

À l’époque, Zach Newburgh avait demandé la liste intégrale des membres de l’Association sans en expliquer le motif ce qui avait provoqué un certain émoi chez certains élus et membres de l’Association.

La commission judiciaire de l’AÉUM annoncera mercredi la date des auditions.


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