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L’administration frappe encore

Deuxième lettre ouverte de Camillia Elachqar et Simone Lucas.

Et c’est reparti ! Un autre bras de fer avec l’administration de McGill s’amorce, avec l’annonce de  monsieur Mendelson, premier vice-principal exécutif adjoint (Études et vie étudiante), du rejet des résultats du référendum sur l’existence du GRIP‑Q et de CKUT.

Monsieur Mendelson a argumenté du manque de clarté des questions. Pourtant, le GRIP‑Q a tout fait pour que le référendum soit en règle. Après avoir tenté à plusieurs reprises d’obtenir des détails sur les exigences de l’administration, le GRIP‑Q a utilisé les vagues informations obtenues pour formuler la meilleure question possible et demander le soutien pour maintenir l’existence du GRIP‑Q en restaurant l’autogestion du système d’opt-outs. Par la suite, le GRIP‑Q s’est soumis au processus administratif d’Élections McGill en obtenant sans difficulté l’approbation du conseil de l’AÉUM et de 500 étudiants pour utiliser cette question lors du référendum automnal.

Non seulement la question a‑t-elle été clairement posée à la population étudiante, mais elle a été largement débattue lors de la campagne. Le référendum et ses implications ont été couverts par les médias étudiants, et le comité du GRIP‑Q « Oui » a travaillé avec ardeur pour rendre l’information accessible : tracts, présentations, discussions en groupes et en ligne sur Facebook, entrevues, réponses aux courriels et site Internet. Le taux de participation a été exceptionnel : 24,7%, soit 5245 étudiants, le deuxième de toute l’histoire d’Élections McGill ; et les résultats ont été plus qu’imposants : 65,6% pour le GRIP‑Q et 72,3% pour CKUT.

L’invalidation de la question par l’administration de McGill relève de l’injure ! Du même coup, M. Mendelson remet en doute l’autorité d’Élections McGill et de l’AÉUM, conteste un des rares processus démocratiques permettant aux étudiants de s’exprimer, et questionne directement leur intelligence et leur capacité à comprendre une question explicite et ses implications !

On en vient à se demander si l’administration tient vraiment à ce qu’il y ait « de la place à McGill pour que chaque voix se fasse entendre dans un débat en toute civilité », comme l’écrit monsieur Mendelson dans un courriel destiné à tous les étudiants (16 novembre 2011). Que fait-il des 5245 voix qui se sont fait entendre l’automne dernier ?

Au lieu de nous écouter, nous étudiants et travailleurs de McGill, l’administration s’acharne à nous rappeler que nous n’avons qu’à nous soumettre passivement à ses conditions et à oublier nos demandes raisonnables. L’Architecture Café, le dernier café étudiant du campus, a été fermé sans consultation à l’été 2010. Les employés de MUNACA ont impitoyablement été dénigrés à coup d’injonctions. L’AÉUM a dû imposer un changement de nom à plus de 100 groupes étudiants. L’administration est loin d’encourager et de promouvoir une vie et une culture communautaires à McGill.

Le GRIP‑Q n’a pas fini de se battre contre cette institution impitoyable et inaccessible. Depuis 2007, après la prise de contrôle tyrannique du système d’opt-outs de plusieurs groupes autonomes comme le GRIP‑Q, CKUT, Midnight Kitchen et TV McGill, l’administration a constamment ignoré les tentatives du GRIP‑Q pour amorcer la discussion sur le sujet, le vote des étudiants pour mettre fin au système d’opt-outs en ligne (Assemblée générale, automne 2007) et, finalement, le référendum extraordinaire de la session dernière. Quand écoutera-t-elle enfin les étudiants ?


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