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Climat d’élections

Pancartes, discours, débats, publicité. La campagne électorale bat son plein et plus on approche de la date fatidique, plus le climat se tend, et plus les médias ont de quoi se délecter.

Dans moins d’un mois, nous serons tous appelés aux urnes. Et je dis bien tous parce que n’oublions pas que l’âge requis pour voter est bel et bien dix-huit ans et non trente. Le taux de participation aux élections chez les 18–24 ans n’est seulement que 37%.

La jeunesse est souvent connue pour faire progresser les débats d’idées. On est plus ouvert, on est curieux, on veut faire bouger les choses. Par contre, ce n’est pas en laissant tout le reste des citoyens s’emparer de notre démocratie qu’on va réussir à faire une différence. On est quand même plus de trois millions entre dix-huit et vingt-qautre ans, on a du poids dans la balance… si on veut bien exercer notre droit de vote.

On se sent insignifiant. Un vote de plus ou de moins ; quelle différence ? C’est un manque de respect envers notre démocratie ! Si tout le monde se disait ça, il n’y aurait pas de démocratie. Et dire que certains meurent dans d’autres pays pour gagner leur propre démocratie. C’est le temps de se réapproprier la nôtre au lieu de se faire mener par le bout du nez. On a notre mot à dire.

L’environnement, les changements climatiques font malheureusement très peu partie des sujets chauds dans les discours électoraux. Ce sont pourtant des enjeux majeurs et il est inquiétant qu’on n’en parle pas plus. On a besoin plus que jamais d’un gouvernement visionnaire, qui voit plus loin que ses quatre ans au pouvoir, pour adresser les problèmes environnementaux.

Au bout du compte si on décide de ne pas voter pour un gouvernement qui remet l’argent de nos taxes à desvindustries de sables bitumineux, qui élimine le seul projet de loi au Canada sur les changements climatiques, etc., et qu’on vote le 2 mai, on a plus de chances que ça change. Si on baisse les bras à l’avance et qu’on garde le discours défaitiste du « ça ne changera rien », là on peut être certain que rien ne changera.

Si au lieu d’attendre de se faire dire par les partis pour qui voter on leur disait plutôt ce sur quoi on aimerait voter. Je vous invite à aller remplir le sondage sur Leadnow​.ca, une organisation qui veut identifier les enjeux que les Canadiens ont à cœur et faire pression sur les différents partis. On sous-estime trop souvent le pouvoir qu’on a d’influencer les discours politiques ; voici une belle occasion de se réengager dans notre démocratie.

Finalement, je me demande aussi comment une telle campagne électorale pourrait être déployée autrement pour en diminuer son empreinte écologique. Un vol pour Terre-Neuve, un autre pour Toronto en passant par Victoria. Du CO2 en veux-tu, en voilà. Pas surprenant qu’on entende très peu parler des changements climatiques dans la campagne. Pourtant, avec les technologies de l’information, je suis certaine qu’il y aurait une façon de réduire de beaucoup les émissions au cours d’une campagne. Une compagnie de voiture a dernièrement réduit de 97% ses émissions habituelles lors d’un tournage de publicité. Bouffe locale, transport en commun, matériel local sur le plateau, etc. Une comparaison  qui démontre que tout est possible quand la volonté est de la partie.

Pour faire ma part, le 2 mai je me rendrai au bureau de vote en vélo pour réduire à ma façon l’empreinte de cette campagne. Puis je vous souhaite finalement bonnes élections ! Car ce n’est pas seulement celle des candidats, c’est la nôtre aussi !


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