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Panel journalistique sur les élections

Des journalistes passent en revue les thèmes marquants de la campagne électorale.

Marie Prince | Le Délit

À la veille du scrutin, des journalistes ont passé en revue les thèmes et les moments marquants de la campagne électorale. Le 30 septembre dernier a eu lieu le panel « Les élections provinciales québécoises de 2022 : un examen critique (tdlr) » mettant en conversation Holly Cabrera, journaliste numérique pour CBC News, Allison Hanes, chroniqueuse pour la Montreal Gazette et Jonathan Montpetit, ancien journaliste d’enquête pour CBC News. L’événement était animé par Pr Daniel Béland, professeur au Département de science politique de l’Université McGill et directeur de l’Institut d’études canadiennes de McGill, et modéré par Mohammad Mansoor, étudiant de premier cycle en études québécoises. L’événement était organisé par le Programme d’études québécoises de l’Université McGill en collaboration avec l’Association des étudiants et étudiantes en études québécoises, l’Institution McGill pour l’étude du Canada et le Centre de recherche interdisciplinaire sur Montréal. 

Une campagne électorale polarisée

Mohammad Mansoor a lancé la discussion en demandant si la campagne électorale provinciale 2022 a été réellement ennuyante comme certain·e·s l’avaient affirmé en début de campagne. « Plusieurs enjeux importants ont été soulevés », s’est lancé monsieur Montpetit. « Il y a eu beaucoup plus que la question de qui sera la prochaine opposition officielle à la CAQ », a ajouté Holly Cabrera. « Il s’agit d’une élection à cinq courses. L’électorat a un large éventail de choix et il reste à savoir sur quoi il faut faire pression : les changements climatiques ? Les thèmes de la diversité et de l’inclusion ? », a renchéri Allison Hanes.

Les panélistes s’entendaient également sur les enjeux les plus marquants de la campagne, soit les changements climatiques et l’immigration. Questionné·e·s si les partis n’ont pas saisi l’urgence de la situation, Jonathan Montpetit a répondu : « Certains partis considèrent les changements climatiques comme une opportunité économique. Cela masque le fait que des décisions très difficiles doivent être prises dès maintenant. Pour moi, ce moment a souligné à quel point le thème de l’environnement est traité de manière conflictuelle par les partis ». Holly Cabrera a ajouté que, malgré le fait que Québec solidaire soit le parti qui parle le plus de la lutte contre la crise climatique, certain·e·s trouvent qu’il ne va pas assez loin, ce qui démontre la complexité de la polarisation autour de la question environnementale. 

« Il y a une grande polarisation autour de la question environnementale »

Holly Cabrera

Le thème de la santé n’a pas été mis de l’avant autant que prévu lors de la campagne électorale. De plus, les enjeux autochtones ont eu une faible présence dans les débats. Tous·tes s’entendaient pour dire que ce manque d’attention est symptomatique d’un phénomène structurel où les Québécois·e·s font encore preuve de beaucoup de déni quant à la responsabilité du gouvernement provincial par rapport aux situations vécues par les communautés autochtones, au racisme systémique, et à l’histoire coloniale du Québec. Mohammad Mansoor leur a par ailleurs demandé d’expliquer l’absence d’un enjeu central autour duquel se serait orientée la campagne. Pour les panélistes, contrairement aux prédictions de plusieurs analystes, cette élection ne confirmera pas totalement le changement de polarisation autour de l’axe souverainiste et fédéraliste vers l’axe gauche et droite.


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