Aller au contenu

McLennan-Redpath fermée dès 2024

Le Délit fait le point sur le projet Fiat Lux.

Illustration fournie par Frédérique Mazerolle

Le 28 septembre dernier, les médias étudiants de l’Université McGill ont été invités à une table ronde pour s’entretenir avec Guylaine Beaudry, nouvelle doyenne Trenholme des bibliothèques de l’Université, entrée en fonction le 1er septembre dernier. Elle a fait le point sur l’avancement du projet Fiat Lux, dont l’objectif est la modernisation de la bibliothèque McLennan-Redpath.

2,3 millions d’ouvrages relocalisés

Lancé en 2012, le projet Fiat Lux se veut la réponse de l’administration de l’Université aux besoins changeant de sa communauté étudiante. L’Université prévoit commencer les travaux de réfection du complexe bibliothécaire McLennan-Redpath en 2024, sans être en mesure de fournir une date précise pour le début des rénovations. Le projet, qui fera passer la capacité de la bibliothèque de quelques 3 000 places à un peu plus de 5 000, implique une décentralisation d’une bonne partie des ouvrages de la bibliothèque vers un bâtiment hors campus à Salaberry-de-Valleyfield. Les livres qui demeureront sur le campus seront ceux publiés dans les 10 dernières années, ceux empruntés dans les cinq dernières, et ceux faisant partie d’une liste d’ouvrages sélectionnés par les étudiant·e·s et le corps enseignant. Les ouvrages relocalisés seront disponibles pour emprunt par les étudiant·e·s avec un délai de 24 heures. La fin de la construction de l’installation, qui accueillera environ 2,3 millions de livres, est prévue pour l’été 2023.

Le déplacement des livres doit débuter au courant de la même année et durer de six à huit mois. En conséquence, les ouvrages relocalisés seront rendus inaccessibles pour consultation ou emprunt au cours de cette période.

« L’entièreté du complexe McLennan-Redpath sera rendue inaccessible au public »

Pas de plan défini pour répondre aux inquiétudes des étudiant·e·s

Selon la doyenne Guylaine Beaudry, le projet de construction sur le campus pourrait s’étaler sur près de trois ans, au cours desquels l’entièreté du complexe McLennan-Redpath sera rendue inaccessible au public. Le 13 septembre dernier, le McGill Tribune rapportait que la fermeture envisagée de la bibliothèque générait des inquiétudes chez les étudiant·e·s mcgillois·es. Pour Laura Baek, étudiante au baccalauréat à la Faculté de gestion Desautels, la fermeture de la bibliothèque « ne semble pas idéale (tdlr)». « La bibliothèque [McLennan-Redpath] est l’endroit principal sur le campus, mis à part les salles de cours, où les étudiants peuvent aller rencontrer d’autres étudiants pour réviser. […] Ne pas avoir cet espace ne serait pas optimal », a‑t-elle partagé au McGill Tribune. Interrogée quant aux plans de l’Université pour minimiser l’impact de la fermeture des locaux sur la communauté étudiante, la nouvelle doyenne des bibliothèques n’a pas été en mesure de clarifier précisément quelles mesures seraient mises en place. « C’est au cœur de nos préoccupations, mais on est pas encore rendus au point où on peut parler des détails », a‑t-elle indiqué. Elle a toutefois assuré que l’Université ferait « tout […] pour proposer un plan de transition pour les places d’études ». Guylaine Beaudry a maintenu que les travaux sur le campus n’auraient aucun impact sur l’offre des services de la bibliothèque ni sur l’accès à ses collections. L’administration compte beaucoup sur la réouverture de la Bibliothèque Schulich de Sciences Naturelles, Sciences de la Nature et de Génie, fermée pour rénovations depuis mai 2019, afin de compenser la perte temporaire de 3 000 places d’étude. Cette dernière prévoit rouvrir ses portes en juin 2023, sous la forme d’une bibliothèque à vocation essentiellement numérique où les étudiant·e·s de toutes les facultés pourront profiter d’installations technologiques de pointe.

Questionnée quant aux mesures qui seraient mises en place pour minimiser l’impact des travaux au niveau de la pollution sonore et visuelle sur le campus, Guylaine Beaudry a mentionné que « les mesures habituelles » telles que le contrôle du son seraient de mise. « Mais il faut être honnête », a‑t-elle ajouté, « un projet de construction, c’est un projet de construction ».


Dans la même édition