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Un jardin « Forgé par McGill »

La bibliothèque de semences a repris ses services juste à temps pour la saison printannière.

Adélia Meynard | Le Délit

La bibliothèque de semences de l’Université McGill, située sur le campus Macdonald, a repris du service le 15 mars dernier pour la première fois depuis 2019, pandémie oblige. Cette branche du réseau des bibliothèques de l’Université, première institution académique en son genre au Québec, permet à la communauté mcgilloise de se procurer gratuitement des semences de fleurs, de légumes et de fines herbes. Malgré son inauguration il y a plus de quatre ans, la bibliothèque de semences reste encore largement méconnue de ses usager·ère·s potentiel·le·s, soit les étudiant·e·s, professeur·e·s, employé·e·s et diplômé·e·s de l’Université. 

Accès, éducation et communauté

Le concept de bibliothèques de semences est relativement récent, la première ayant été fondée en Californie en 2000. Elles fournissent à leur communauté l’accès à des semences locales, rares ou traditionnelles tout en éduquant leurs usager·ère·s sur l’entretien de leurs plants. En outre, elles appuient la diversité et la durabilité environnementale dans les méthodes de production alimentaire. Ces bibliothèques encouragent également les usager·ère·s à retourner leurs semences après la maturation des plantes. Dans le contexte académique, les bibliothèques de semences seraient également une innovation bénéfique pour le bien-être étudiant, car le jardinage diminuerait le stress et aurait une incidence positive sur la santé mentale. 

« Les bibliothèques de semences seraient également une innovation bénéfique pour le bien-être étudiant »

À McGill, la bibliothèque de semences a fait son apparition le 20 mars 2017 sur le campus Macdonald, particulièrement orienté vers les systèmes alimentaires locaux et durables ; en effet, la Faculté des sciences de l’environnement et de l’agriculture, l’École de nutrition humaine et l’École d’environnement de l’Université s’y trouvent. Même si la bibliothèque est physiquement située à Sainte-Anne-de-Bellevue, cela n’empêche pas la population mcgilloise du campus du centre-ville de se prévaloir de ses services en empruntant et retournant ses semences à la bibliothèque des sciences humaines et sociales, sur la rue McTavish. Après avoir consulté le catalogue des semences, les usager·ère·s préalablement enregistré·e·s peuvent remplir le formulaire d’emprunt en ligne et demander jusqu’à 25 sachets de semences, qui peuvent être récupérées à l’un ou l’autre des campus. 

Pause forcée et ajustements

Contactée par Le Délit, la bibliothécaire Dana Ingalls a fait état de l’impact de la COVID-19 sur les opérations de la bibliothèque de semences. Comme le confinement de mars 2020 a débuté juste avant sa réouverture annuelle habituelle, la bibliothèque n’avait aucun moyen alternatif prévu pour distribuer des semences aux usager·ère·s et n’a ainsi pas pu opérer. Depuis le 15 mars dernier, cependant, en coordonnant les opérations de la bibliothèque de semences avec celles du service de prêt sans contact, les usager·ère·s peuvent de nouveau se prévaloir de ce service pour leur jardinage estival.

→ Voir aussi : Les bibliothèques mcgilloises s’adaptent à la pandémie

La reprise des opérations comporte malgré tout son lot de défis, notamment en ce qui concerne l’accès au service. En effet, en raison des restrictions d’accès en vigueur sur les campus mcgillois, il est actuellement impossible pour les diplômé·e·s d’accéder aux sites de prêt sans contact. En temps normal, il·elle·s pouvaient librement se rendre à la bibliothèque du campus Macdonald afin d’y effectuer leurs emprunts de semences en personne. Pour pallier cette complication, Dana Ingalls a affirmé que la bibliothèque autorise l’emprunt par procuration, permettant à des étudiant·e·s ou professeur·e·s actuel·le·s de ramasser les commandes de semences faites par des diplômé·e·s. 

Promotion et engouement

Pour informer davantage de membres de la communauté mcgilloise de son existence et de la récente reprise de ses activités, la bibliothèque de semences compte sur les réseaux sociaux et les canaux de communication de l’Université, qui font la promotion du service sur Facebook, Twitter et via plusieurs de ses listes de diffusion. Pour favoriser sa visibilité, la bibliothèque offrira également à la communauté mcgilloise un atelier d’introduction au jardinage le 1er avril prochain. 

« Heureusement, nous avons beaucoup de semences disponibles et sommes loin d’être à veille d’épuiser nos réserves »

Dana Ingalls

Avant même de tenir compte de ces efforts de promotion, Dana Ingalls avait anticipé un intérêt accru pour la bibliothèque de semences cette année, plusieurs personnes ayant adopté le jardinage comme passe-temps depuis le début du confinement. Cet engouement prévu s’est réalisé : un peu plus d’une semaine après le 15 mars, la bibliothèque de semences avait déjà reçu au-delà de 100 requêtes d’emprunt et plusieurs douzaines de nouvelles inscriptions au service. « Heureusement », a ajouté Dana Ingalls, « nous avons beaucoup de semences disponibles et sommes loin d’être à veille d’épuiser nos réserves ».


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