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Les élections de l’AÉUM atteignent le quorum de 15% de justesse

Le refus de l’augmentation des frais d’adhésion met en péril la mise en place des salaires pour les conseiller·ère·s.

Adélia Meynard | Le Délit

La communauté étudiante de l’Université McGill s’est rendue aux urnes du 16 au 19 mars dernier pour élire les prochain·e·s exécutant·e·s de l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM) ainsi que pour se prononcer sur les différentes questions du référendum d’hiver 2021. Au total, 15,2% des étudiants et étudiantes ont voté pour déterminer la future équipe exécutive de l’AÉUM et 15,9% ont exprimé leur avis dans le cadre du référendum. Le taux de participation minimal étant fixé à 15%, cela signifie que le quorum n’a été atteint que par une marge de moins de 100 personnes.

Pas une « simple histoire de chiffres »

Contactée par Le Délit, Pooja Patel, directrice générale des élections de l’AÉUM, a commenté la situation à titre individuel. Selon elle, le taux de participation aux élections est un enjeu complexe qui ne peut être réduit aux seules données de participation. Les sujets des référendums auraient une grande incidence sur l’ampleur de l’implication étudiante. Ainsi, au référendum d’hiver 2017, la proposition d’établir une semaine de relâche pendant les sessions d’automne aurait permis d’atteindre un taux de participation de 32,8%. La question du changement de nom de l’équipe sportive masculine de McGill aurait quant à elle réussi à attirer 27,9% de la communauté étudiante au référendum d’automne 2018.

D’autres facteurs, comme la durée des élections et la fermeture du campus en raison de la COVID-19, ont pu jouer un rôle dans la participation étudiante cette année, a affirmé Pooja Patel. Le vote pour le référendum ordinaire d’automne 2020, auquel 17,2% de l’électorat a participé, a duré une journée de plus que celui d’hiver 2021. Les trois derniers référendums ayant été entièrement en ligne, les candidats et candidates ainsi que l’AÉUM auraient de la difficulté à susciter l’intérêt de la communauté étudiante. Pour cette raison, Pooja Patel prévoit un rebond de la participation étudiante avec le retour en présentiel.

« Pour les personnes insatisfaites du travail de l’AÉUM, ne pas voter n’est pas la solution au problème »

Jemark Earle

Le président de l’AÉUM Jemark Earle est quant à lui incertain des causes de la tendance à la baisse du taux de participation depuis 2017, a‑t-il affirmé au Délit. Il a toutefois donné une liste de raisons qui pourraient l’expliquer, dont le bas nombre de postes contestés. Il a également soulevé la possibilité que ce manque de participation pourrait être causé par un mécontentement face à l’AÉUM dans la population étudiante. « Pour les personnes insatisfaites du travail de l’AÉUM, ne pas voter n’est pas la solution au problème », a‑t-il plaidé, en affirmant que de nombreuses plaintes concernant le travail de l’AÉUM émaneraient de personnes n’ayant pas participé au processus électoral.

Un nouveau conseil exécutif

Au terme du scrutin, c’est Darshan Daryanani qui a emporté la présidence de l’AÉUM avec 55% des voix. L’étudiant en science politique et en développement international a fait campagne sur ses promesses d’offrir à la communauté étudiante des parties du bâtiment de l’AÉUM (le 3501 Peel), dont une salle pour les événements formels et des espaces dédiés à la spiritualité et au recueillement, et de créer une application (mySSMU) qui concentrerait les offres et services de l’AÉUM. Il s’est aussi engagé à ce que l’AÉUM se dote d’un·e traducteur·rice pour le français à l’interne.

Éric Sader (v.-p. aux Finances), Karla Heisele Cubilla (v.-p. à la Vie étudiante), Claire Downie (v.-p. aux Affaires universitaires), Sarah Paulin (v.-p. aux Affaires internes) et Sacha Delouvrier (v.-p. aux Affaires externes) ont été élu·e·s à leurs postes et leur mandat comme membres du conseil exécutif débutera le 1er juin.

L’augmentation de frais de fonctionnement refusée

Le référendum, qui a eu lieu au cours de la même période que les élections, s’est déroulé presque sans accroc pour l’AÉUM. La seule mesure ayant été refusée est l’augmentation de 1,20$ des frais d’adhésion, qui aurait permis de financer des salaires à l’ensemble des membres du Sénat et du conseil législatif – et non uniquement à ceux et celles en mesure de démontrer un besoin financier, comme c’était le cas auparavant. 

Toutes les autres propositions, la majorité portant sur le renouvellement du financement facultatif de certains clubs et services étudiants de l’AÉUM, ont été acceptées par la communauté étudiante. Cela inclut une modification de la constitution de l’AÉUM qui permettra aux membres du conseil législatif et du Sénat de recevoir une compensation financière pour leur travail à l’association. Dans la motion qui a inscrit cette question au référendum, il est mentionné que «[b]ien que cette motion ne l’exige pas, les frais d’adhésion à l’AÉUM devront être augmentés pour financer équitablement des salaires justes pour les représentants et représentantes ». Selon le président sortant de l’AÉUM, le refus de la proposition portant sur les frais d’adhésion a retiré à l’AÉUM les moyens de payer les conseillers et conseillères pour la prochaine année. « L’AÉUM devra explorer d’autres avenues » pour obtenir le financement nécessaire, a‑t-il ajouté. Toutefois, il se réjouit de l’acceptation de l’amendement constitutionnel, qui indiquerait que la communauté étudiante « reconnaît » la nécessité de compenser le travail des membres du conseil législatif et du Sénat.


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