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Bilan annuel : Les contours d’une vie francophone mcgilloise se dessinent

Nous tirons de cette année un certain enthousiasme quant au gain d’importance donnée aux questions liées à la francophonie au sein du campus. 

Il allait de soi qu’un an après la publication de notre critique incisive (« Fuck la langue française », édition du 10 avril 2018) à l’endroit de l’OFM et des organisations francophones à McGill, il nous incomberait d’en valider ou non la justesse. Grâce aux efforts généreux et louables de Christophe Savoie-Côté, président de l’OFM, plusieurs groupes francophones mcgillois purent entreprendre des collaborations qui, espérons-le, vont perdurer dans le temps. Que le président de cette organisation ait pris en compte notre critique, nous ne pouvons que le saluer. Le fait français n’est dorénavant plus que l’affaire d’une promotion ; une défense active tient la garde. Cette année aura d’ailleurs vu l’apparition d’un collectif de poésie francophone procédant de cette logique. Pour nous, membres de la rédaction du Délit, pareille situation ne peut que susciter chez nous ferveur et volonté de mieux. Ensemble, nous faisons vivre le français. 

Nous apprécions également la volonté de Bryan Buraga, nouvellement élu président de l’AÉUM, d’apprendre le français et de renforcer ses liens avec les associations francophones du campus afin de mieux comprendre les revendications de la francophonie mcgilloise (« Élections de l’AÉUM », édition du Délit du 26 mars 2019). La création du poste de commissaire aux Affaires francophones et de la nouvelle commission ont aussi été enthousiasmantes et il serait souhaitable qu’ils perdurent. Ces initiatives permettent de donner une place au sein du campus aux revendications des francophones au Québec qui sont ignorées par la plupart des étudiant·e·s anglophones de l’Université. 

Nous espérons que ces promesses seront tenues et que nous n’aurons plus à constater que les documents officiels et les communiqués de l’AÉUM et de l’administration ne sont pas – ou sont très mal – traduits en français, qui est pourtant la langue officielle du Québec. Nous voudrions aussi que les procédures de correction des travaux en français soient améliorées afin que tou·te·s les élèves soient assuré·e·s que ce choix ne pourra en aucun cas leur porter préjudice. 

Dans ce contexte, l’équipe du Délit a cherché une année de plus à montrer l’importance et la richesse des communautés francophones mcgilloise et montréalaise. Nous espérons que notre travail a été à la hauteur de notre mandat, celui de promouvoir la francophonie en tentant de représenter au mieux le corps étudiant. Aspirons donc non seulement à notre existence, mais aussi à notre excellence. Les critiques au sein de la communauté ne sont dans ce contexte pas auto-destructrices, mais encouragent plutôt une croissance saine et de la communication claire. Le désespoir de la situation minoritaire peut parfois nous pousser à accepter quelconque concession, quelconque traduction, si mauvaise soit-elle. Prenons avantage de l’élan de cette dernière année pour réclamer l’étendue de nos droits linguistiques. 


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