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Les étudiant·e·s mcgillois·es manifestent pour le climat

Urgence climatique : les étudiant·e·s dans les rues

Iyad Kaghad | Le Délit

Le vendredi 15 mars avait lieu la manifestation pour la lutte contre l’inaction des politiques face au réchauffement climatique, à Montréal. Près de 150 000 manifestant·e·s se seraient déplacé·e·s, selon l’association Greenpeace et les organisateur·trice·s de la marche, alors que les autorités policières estiment ce nombre à 25 000. 

Revendications

La manifestation a d’abord commencé devant le bâtiment des Arts avec des discours mobilisateurs. Selon l’un des membres de l’organisation, Ayo Ogunremi, le but de la manifestation était de faire part de plusieurs revendications à l’administration : la première étant de « reconnaître que les compagnies pétrolières sont responsables de la destruction massive de territoires et de la mise en danger disproportionnée des peuples autochtones, des personnes racisées et des communautés en situation de précarité. »

Les membres demandent aussi le « désinvestissement des énergies fossiles. » La dernière revendication était d’ « appeler le gouvernement fédéral et provincial à mettre en place et respecter la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et particulièrement demander l’application de l’article 21 qui stipule que les peuples autochtones doivent être respectés ainsi que la protection de leur environnement et de leurs ressources naturelles ». Ils appellent donc le gouvernement québécois à « mettre en œuvre un plan d’urgence pour limiter le réchauffement climatique à 1.5 degré Celsius ».

Acteur·trice·s de changement

Alex Allard Gray, étudiant mcgillois issu de la nation Listuguj Mi’gmaq, dans la région connue de façon coloniale comme Gaspé, défend au cours de son intervention le droit et le rôle des peuples autochtones face à la crise climatique. Il explique par exemple que le poisson pêché dans la rivière environnante constituait une partie intégrante de l’alimentation de son peuple. Cependant, dans les années 1980, le gouvernement québécois décide de leur interdire de pêcher dans la rivière ;  face à la révolte de la communauté, les forces de l’ordre les auraient « réprimés et emprisonnés pour la seule raison qu’[il·elle·s se battaient] pour [leur] territoire et [leurs] traditions. »

Il achève son discours en rappelant la philosophie de son peuple : « Nous honorons la nature comme si c’était un membre de notre famille » et interroge la responsabilité du gouvernement québécois face à l’urgence climatique en ajoutant « Pourquoi les peuples autochtones doivent-ils toujours porter le fardeau de l’urgence climatique pour leur propre survie mais aussi la survie de tous ? »

Vient le tour de Jacqueline Lee-Tam, une étudiante qui a grandi au sein de territoires revendiqués par les Musqueam, Squamish, et Tsleil-Waututh dans la région de la ville « colonialement nommée » Vancouver. Elle déclare que le réchauffement climatique est le « produit de notre héritage postcolonial et capitaliste qui persiste dans chaque aspect de notre vie ».

Elle exprime sa colère et son incompréhension face aux solutions mises en vigueur : « C’est absolument aberrant : nous sommes en plein milieu d’une crise climatique et nos politiciens nous disent que la solution est la taxe carbone. » Elle clame haut et fort : « Nous demandons de réelles solutions : nous appelons à des réformes sociales de haute importance. »

Elle achève son discours en disant : « ils nous considèrent comme des radicaux, mais être complice de la crise climatique en restant un simple témoin, n’est-ce pas plus radical ? ». Mostafa Henaway, un membre du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants parle de la crise migratoire. Il témoigne de son expérience avec des migrant·e·s et des réfugié·e·s « La supposée crise migratoire est fondamentalement un cri à l’aide de l’humanité, surtout de la part des pays [concernés par cette crise]. »

Après l’arrivée des étudiant·e·s du cégep Dawson et de l’Université Concordia, le cortège a arpenté les rues de Montréal pendant plusieurs heures, rejoignant les nombreux manifestant·e·s, avec un seul but : appeler les gouvernements à agir.

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