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Les changements climatiques exacerbent des problèmes de santé mentale

Urgence climatique : les étudiant·e·s dans les rues

Iyad Kaghad | Le Délit

Mise en garde : cet article traite de troubles de santé mentale et de suicide.

Selon une étude publiée en 2017 par la American Psychological Association, Climate for Health et ecoAmerica, les changements climatiques pourraient avoir un effet direct sur la santé mentale. 

Effets immédiats

L’étude a démontré que des individus ayant été victimes de désastres causés par les changements climatiques, tels que des inondations et des ouragans, étaient par la suite plus susceptibles de développer des troubles de santé mentale. Dans les régions affectées par l’ouragan Katrina, (qui a eu lieu aux États-Unis en 2005, ndlr), une personne sur six a été atteinte de stress post-traumatique et le taux de suicide a doublé.

Chez les personnes ayant peu de ressources ou de soutien, le stress additionnel causé par les conditions climatiques peut mener à une hausse de dépression, d’anxiété, de stress ou de consommation de drogue. Cette hausse de stress peut à son tour mener à des maladies physiques, comme des troubles immunitaires, de digestion ou de mémoire, entre autres.

Effets chroniques

Tout comme les désastres naturels, le changement graduel du climat peut avoir plusieurs effets néfastes sur la santé mentale des individus qui en font l’expérience. Il y aurait un lien direct entre la chaleur et l’agression – un chercheur a donc prédit une hausse de violence avec la hausse des températures globales. L’utilisation de services de santé mentale d’urgence augmente aussi avec la chaleur ; en effet, cette dernière semble nuire à la capacité de réaction et aggraver des symptômes préexistants. L’étude relate également qu’une augmentation de migration – on estime que d’ici 2050, 200 millions de personnes seront forcées de quitter leur domicile en raison des changements climatiques – mènera sans doute à une augmentation de troubles de santé mentale, étant donné que les migrant·e·s y seraient plus susceptibles. Certain·e·s chercheur·se·s ont commencé à utiliser le terme « éco-anxiété » pour désigner le stress, l’impuissance et le désespoir que peuvent ressentir des individus face aux « effets lents et apparemment définitifs » des changements climatiques. D’autres facteurs contribuant à l’éco-anxiété sont l’inquiétude quant à l’avenir des générations futures et la culpabilité d’avoir contribué aux changements climatiques.

Iyad Kaghad | Le Délit

Une solution possible ?

L’étude indique que des individus atteints d’éco-anxiété ou d’autres troubles de santé mentale associés au climat peuvent bénéficier d’entreprendre un activisme climatique dans leurs communautés, comme par exemple faire la promotion d’énergies renouvelables. Ces actions contribuent à atténuer le sentiment d’impuissance que peut causer de l’éco-anxiété.

Un exemple pertinent de cette solution pourrait se manifester en l’une des personnalités les plus proéminentes de l’activisme climatique : la jeune Suédoise Greta Thunberg. Celle-ci, aujourd’hui à la tête du mouvement international de grèves scolaires pour le climat, a affirmé dans une entrevue avec le journal britannique The Guardian que l’anxiété concernant les changements climatiques avait été un facteur ayant contribué à sa dépression. Thunberg avait même cessé d’aller à l’école lorsqu’elle a découvert qu’elle était capable de convaincre ses parents d’adopter un mode de vie plus écologique. Décidant qu’il fallait en faire plus, Thunberg a débuté sa fameuse grève scolaire, et la jeune activiste ayant été par le passé diagnostiquée avec un mutisme sélectif s’adresse maintenant à des foules immenses et est invitée à se prononcer à de grands événements tels que le Forum économique de Davos. 

L’éco-anxiété pourrait donc être atténuée en s’attaquant directement à sa source : les changements climatiques.

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