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Que penser du manque de candidats à l’AÉUM ?

Mahaut Engérant | Le Délit

Hier débutait la période de vote pour les postes exécutifs de l’AÉUM. Sept candidats, six postes. En février déjà, la période de nomination des candidats fut étendue de 48 heures, faute de participation. Seulement trois candidat·e·s s’étaient présenté·e·s en tout, dont deux pour le même poste. Cela laissait quatre des six postes vide. À la fin de cette période d’extension, chaque poste était contesté par un ou plusieurs candidats. Cependant, avant le début de la période officielle de campagne, deux candidats s’étaient retirés de la course. Au final, ces élections ne débuteront qu’avec seulement un poste de contesté par plus d’un·e candidat·e, celui de président. La période de campagne à beau n’être pas encore terminée, plusieurs questions se posent déjà quand à ses conséquences.

Ceci semble être un des pires résultats de candidature des dernières années, des résultats qui s’inscrivent dans une tendance pour le désengagement politique des étudiant·e·s pour l’AÉUM. En effet, en 2017, 10 candidat·e·s s’étaient présenté·e·s, et la même chose s’était reproduite en 2016. En 2015, seulement deux postes étaient contestés, avec un total de sept candidat·e·s. On se permet souvent de mesurer le manque d’engagement politique des étudiants par le faible taux de participation aux votes et aux assemblés, mais leur faible participation au processus démocratique en tant que candidat est aussi très révélatrice.

Avoir plus de candidats pour un poste ne permet évidemment pas toujours de tirer des conclusions sur leurs qualités, ni leur potentiel à connaître du succès dans un poste, mais pour un certain nombre de raisons, des élections non-contestées devraient nous inquiéter. Il est possible qu’avec un plus large bassin de candidats nous réduisons le risque de nous retrouver avec comme ultime option une personne inexpérimenté et peu qualifié pour son poste. Mais surtout, quand les élections ne proposent qu’un seul choix, il apparaît peu probable que cela soit propice à un taux élevé de participation aux votes. En effet, comment stimuler l’intérêt des étudiants pour un vote qui apparait ainsi gagné d’avance ? Il ne semble pas difficile de concevoir que les étudiants sont moins susceptibles de prendre le temps de faire de la recherche sur un candidat, de se questionner sur ses propositions, s’il n’a pas d’opposition. Finalement, ce manque de candidature outrage un peu aussi. Sur plus de vingt-quatre milles étudiants en premier cycle, seuls sept se sont présentés.

Quelles sont les causes d’un tel désengagement ? Il semble évident que nous ne pouvons pas ignorer les nombreux scandales de l’AÉUM qui furent non-seulement particulièrement vicieux, dotés d’attaques personnelles, dont une motion de non-confiance contre la présidente de la part des autres v.-p. de son conseil, la démission de la v.-p. Finance Arisha Khan après une suspension qui en surprit beaucoup, et des tribunes de ces étudiants politiciens dans la presse mcgilloise. Tout cela sans compter les nombreux scandales des exécutifs de l’année dernière. L’AÉUM, avec ses scandales et ses coups bas politiques, fait-elle peur ? D’ailleurs le cas de la candidate au poste de v.-p. externe, Marina Cupido, qui fait actuellement fasse a une campagne du « Non » laisse à désirer. Outre les accusations lancées par les deux camps, c’est les attaques monter sur des screenshots de poste dans ses comptes de réseaux sociaux personnelles qui semblerait si emblématique de l’ambiance qui accompagne l’AÉUM. Certains des exécutifs de cette année devraient-ils alors être porté comme responsable du faible nombre de candidatures aux élections ? Ont ils manqué·e·s à leur rôle en n’assurant pas une relève adéquate ?

Mais aussi, quelle est la légitimité de ces élections, quand le choix de candidats est si limité. Très peu d’étudiant feront l’effort de voter non à un candidat si cela signifie un poste vacant. Voilà une situation qui aura du mal à faire améliorer l’intérêt des étudiants pour l’AÉUM. C’est dommage sachant que cet association est là pour les soutenir et représenter leur droit, un privilège qu’ils paient d’ailleurs autour d’une centaine de dollars par an. Ainsi, on pourrait même aller jusqu’à se poser des questions sur la légitimité de l’AÉUM en tant qu’association étudiante si ce faible intérêt de la part des mcgillois.e.s persiste.

Ils nous incombe de ne pas baisser les bras face à une telle situation, de ne pas se laisser paralyser par l’inaction. Votez quand même à ces élections, allez lire la plateforme de ces candidats, les entrevues qu’ils ont donné dans le journal (p.3). On ne doit pas hésiter à voter non, à s’abstenir. Toute remise en question de l’institution de l’AÉUM ne pourra se faire sans le soutien et la présence de ses étudiants. Si nous sommes insatisfait par les choix des candidats qui nous est proposé, il ne faut le garder sous silence. Quant aux exécutifs qui seront élues, l’amélioration de l’engagement étudiant ne peut plus s’échouer en vague promesse de campagne, dont le brillant fournit momentanément la plateforme électorale, pour finir abandonner dès le vote terminé.

En parlant de vote :

Plusieurs motions sont en ce moment soumises aux votes étudiants, dont la « Politique sur l’implémentation d’une semaine de relâche en Automne ». Le Délit encourage les étudiants à aller se prononcer sur ces motions.


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