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Relance du débat sur l’éducation

L’AÉUM revendique un accès équitable à l’éducation et la rénumération des stages. 

Gloria Francois | Le Délit

L’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM ou SSMU en anglais, ndlr) a affiché la semaine dernière une bannière ouvrant le débat sur l’éducation « équitable et juste ». La mission de celle-ci était également de sensibiliser les étudiants aux ressources éducatives libres (Open Educational Resources ou OER, ndlr). La bannière installée dans le bâtiment Shatner annonçait ce qui suit : « Education is a human right regardless of financial status. McGill needs : Open educational resources, Reinvestment, Remuneration of internships. We demand fair access to education » (« L’éducation est un droit de l’homme, peu importe le statut financier. McGill a besoin : de ressources éducatives libres, de réinvestissement, de stages payés. Nous demandons un accès juste à l’éducation », ndlr). « Cette bannière avait pour but principal d’illustrer les liens entre toutes ces revendications. Nous voulions aussi rappeler à nos membres que l’investissement principal de notre université devrait être dans ses étudiants », a affirmé Connor Spencer, v.-p aux Affaires externes de l’AÉUM.

Quelques chiffres

Avec le budget du gouvernement provincial en baisse, l’Université McGill ressent un peu plus la compression dans le financement universitaire. Celle-ci est particulièrement ressentie à travers les coupures dans les programmes d’Études asiatiques et d’Études africaines ainsi que dans la déréglementation des frais de scolarité de la Faculté de Gestion, Desautels. En effet, les étudiant·e·s internationaux en B.Com paieront environ 13% de plus que les étudiants internationaux en B.Sc selon l’article de McGill  « 2018–2019 Tuition Fees for International Students », soit 7.7% plus que l’année d’avant. Pour ce qui est des résidents du Québec et du reste du Canada, le gouvernement du Québec n’a pas encore annoncé les tarifs pour l’année universitaire 2018–2019. Toutefois, l’année dernière, l’augmentation était de 2,7% pour les étudiants québécois et de 2,4% pour les étudiant·e·s du reste du Canada. Il est probable de voir un taux d’augmentation semblable pour 2018–2019.

Les stages

L’Association revendique également des stages rémunérés. Celle-ci confirme que cette annonce n’était que le premier pas vers une campagne structurée qui aura pour mission de réfléchir sur l’impact pour les étudiants, qu’ont les stages et leur rémunération. Beaucoup d’étudiants dans des facultés comme la Faculté d’Éducation ou la Faculté de Travail Social ont besoin d’un stage pour obtenir leur diplôme, et la loi provinciale stipule que tous les stages doivent être rémunérés, sauf s’ils font partie d’un programme éducatif ou d’une organisation à but non-lucratif comme l’explique la v.-p. aux Affaires universitaires de l’AÉUM, Isabelle Oke. 

Pour Connor Spencer, les prochaines étapes seront sensibiliser les étudiants, recueillir des données sur les impacts ; autant positifs que négatifs : des stages non-rémunérés sur les étudiants, faire de la pression au niveau des milieux de travail pour rémunérer leurs stagiaires et finalement plaider auprès d’autres groupes et associations pour une modification de la loi qui rendrait tous les stages non rémunérés illégaux. Le débat de la gratuité scolaire et de l’accès équitable à l’éducation est donc relancé à McGill.


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