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Fiat Lux

Bibliothèques : et la lumiere fut ?

Shepley Bulfinch

L’université McGill a publié cette semaine son tout nouveau plan à long terme pour la bibliothèque et les archives de McGill, Fiat Lux (que la lumière soit, ndlr). Le projet de création du plan a débuté à l’automne 2014 et a été piloté par des employés de McGill ainsi que par les cabinets d’architectures EKM et Shepley Bulfinch. La participation de la communauté mcgilloise est aussi soulignée dans le document officiel présentant le plan. Pendant près de neuf mois, les participants du projet se sont questionnés sur les besoins de la communauté mcgilloise envers leurs bibliothèques et comment permettre à celles-ci et aux archives de l’Université d’entrer dans le XXIe siècle.

Chasse à l’espace

Le projet de modernisation de la bibliothèque et des archives se ferait en trois étapes. Dans un premier temps, un système automatisé de stockage et d’extraction serait construit sous la grande pelouse du campus près de la bibliothèque McLennan afin de libérer de l’espace dans l’édifice pour le personnel et les étudiants. Une mesure jugée nécessaire étant donné que les documents occupent près de la moitié de l’espace du bâtiment et que 40% de la collection n’a pas été empruntée dans les 20 dernières années. Une collection qui recouvre la moitié de l’espace des bibliothèques, alors qu’un tiers de l’espace seulement est dédié aux étudiants. Grave problème d’allocation spatiale sachant que moins d’un étudiant sur dix se rend à une bibliothèque pour y consulter un ouvrage quand plus des deux tiers y vont  pour simplement travailler. Le reste des locaux constitue  les bureaux des employés. Des employés au nombre de 167, soit moins d’un employé pour 200 étudiants. Un ratio moins flatteur que celui de l’UdeM ou l’UBC, et loin derrière Yale et son bibliothécaire par       20 étudiants.

Horizon 2050

La seconde étape verrait la reconstruction de la bibliothèque Redpath – longeant le Lower Field –, la restauration de la salle Redpath et la construction d’un « noyau linéaire ». Le noyau linéaire permettra la circulation entre les deux bâtiments et l’accès au système de stockage.

Enfin, la troisième étape consisterait en la rénovation de la bibliothèque McLennan –  à l’intersection des rues Sherbrooke et McTavish.

Au final, les créateurs de ce plan à long terme espèrent créer un espace plus ouvert, soulignant l’architecture de la bibliothèque Redpath, tout en apportant plus de lumière grâce à une nouvelle extension et un atrium. Les coûts totaux du projet sont estimés à 165 millions de dollars et celui-ci pourrait être réalisé sur une période de cinq ans. La date de commencement n’a pas été annoncée. Le document publié présente Fiat Lux comme la vision de la bibliothèque de 2050. Reste à savoir où les futurs Mcgillois pourront assouvir leurs vélléités studieuses pendant ces périodes de chantier qui limiteront l’accès à une grande partie de ces deux bibliothèques les plus populaires du campus. 

Le projet de réaménagement de la bibliothèque et des archives de McGill se veut une réponse aux nombreux enjeux entourant la bibliothèque. L’étude réalisée dans le cadre du projet a révélé le besoin criant d’espace de travail pour les étudiants. Ce sont chaque année 2.3 millions d’étudiants qui se tassent dans les 13 bibliothèques mcgilloises, au campus MacDonald comme en centre-ville, à raison de 60 visites annuelles par étudiant. L’objectif est d’offrir une place assise à au moins 15% du corps étudiant grâce aux modifications, contre 12% actuellement. Un objectif mesuré alors que de prestigieuses universités américaines telles John Hopkins offrent des siège à plus du tiers de leurs étudiants. Sacrée défaillance dans la course à l’excellence que McGill se targue de disputer.

L’ouverture des portes ?

Par ailleurs, la bibliothèque abrite l’une des plus larges collections de livres rares en Amérique du Nord, mais pour le moment, ceux-ci ne sont pas toujours entreposés de façon optimale. Un nouvel espace leur étant consacré permettrait d’assurer leur conservation tout en les mettant en valeur. Finalement, le projet inclut un réaménagement de l’espace extérieur afin de faciliter l’accès fluide entre le campus et la rue McTavish. Ainsi, les portes de la bibliothèque Redpath seront peut-être un jour ouvertes. 


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