Aller au contenu

Allez, Tom, allez !

Le NPD représente l’espoir du changement.

Luce Engérant | Le Délit
Luce Engérant | Le Délit

« Si le Nouveau Parti Démocratique a pu devenir l’opposition officielle, il le doit principalement à sa victoire historique au Québec. […] Sa bonne performance s’est faite essentiellement au détriment du Bloc Québécois, qui est presque rayé de la carte électorale. Avec quelque 43% des voix, la formation de Jack Layton a réussi à faire élire 58 députés […] Le Québec a fourni au NPD près de 60% de sa députation. » Telles sont les statistiques publiées sur le site internet de Radio-Canada au lendemain des élections fédérales précédentes, le 3 mai 2011. À l’époque, le Nouveau Parti Démocratique du Canada (NPD) a déferlé sur le Québec à l’image d’un « tsunami orange ». 

« Droit comme une barre devant Stephen Harper » 

Depuis 2011, en plus d’être l’opposition officielle à Ottawa, le parti a dû voir partir son charismatique chef Jack Layton et se restructurer sous le ministre entrant Thomas Mulcair, d’Outremont. Depuis, ce parti, qui était autrefois  constamment relayé à la troisième ou quatrième place à la Chambre des communes de 1961 à 2011, a réussi une percée et forme depuis l’opposition officielle.

Pour résumer succinctement, le NPD semble avoir comme mandat premier de tenir tête aux conservateurs de Stephen Harper ; comme l’a souligné Thomas Mulcair suite aux élections de 2011 : « Je suis triste de voir les conservateurs y aller avec une majorité parce que je sais ce que ça peut vouloir dire au plan social. Cependant, il y a une formation politique qui va se tenir debout, droite comme une barre devant Stephen Harper. » 

En chute libre dans les sondages

Toutefois, à près de trois semaines des élections du 19 octobre, les forces néo-démocrates semblent en chute libre. Le bastion orange qu’est la belle province commence à s’effriter et à passer entre les doigts du parti qui au début des élections marquait près de 47% des intentions de vote, selon l’article du 30 septembre 2015 de la Gazette de Montréal. Le NPD, qui se présentait autrefois comme un mur, se laisse traverser par les intentions de vote en refusant de riposter aux attaques incessantes du Bloc et des conservateurs. L’honnêteté et la bienveillance sont de bien belles qualités, certes, mais devant une remontée impensable des troupes de Stephen Harper dans les sondages, le NPD devrait rejoindre ses adversaires dans le combat de boue que sont devenues ces interminables élections. Le message socialiste des néo-démocrates semble dernièrement s’être perdu dans ce faux débat sur le niqab qui n’est qu’en réalité qu’une simple distraction des vrais enjeux : enjeux climatiques, politiques étrangères, dialogue avec les provinces, et l’économie.

Une vague d’espoir

Ne soyons pourtant pas pessimistes. Devant les prévisions d’un probable gouvernement conservateur minoritaire, il est important de rappeler que les sondages ne reflètent que les intentions d’une mineure partie de l’électorat et que nous pouvons encore être surpris. C’est arrivé par le passé. Thomas Mulcair continue d’affluer dans des secteurs où les autres partis restent timides, comme en ce moment au Nunavut où le NPD questionne les dangers que court la région en vue des changements climatiques et de l’impact du musellement de la communauté scientifique.

Vous entendrez prochainement plusieurs commentateurs, tant à la radio que dans les journaux, parler du vote stratégique. Après environ dix années de gouvernance sous le gouvernement Harper, le vote stratégique est peut-être la seule option de voir s’opérer un réel changement au Canada. Toutefois, l’important lors d’une élection est d’abord d’utiliser sa voix de citoyen démocratique, mais surtout de voter selon ses convictions. Je retrouve mes convictions à travers le NPD. Fédéraliste, peut-être. Mais c’est le seul parti en qui je vois un réel espoir pour la communauté canadienne.


Articles en lien