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Journée Mondiale du Refus de la Misère

Action à Montréal pour les victimes de la pauvreté

Une journée célébrée de par le monde

Chaque 17 octobre, le mouvement international Agir Tous pour la Dignité (ADT) –  Quart-Monde organise des événements publics dans trente-deux pays pour souligner la Journée mondiale du refus de la misère.  Cette date, reconnue par les Nations Unies, a été établie en 1987 lorsque des activistes se sont rassemblés le 17 octobre sur le Parvis des Droits de l’Homme et des Libertés à Paris afin de rendre hommage aux victimes de la faim, de l’exclusion et de la violence.

À Montréal, l’événement commémorant cette date s’est déroulé dans un centre communautaire du quartier de la Petite-Patrie, sous l’initiative des volontaires internationaux d’ADT Quart-Monde à Montréal.  Daniel Régnier, un des organisateurs de la soirée et volontaire d’ADT depuis douze ans, explique que le  « Quart-Monde désigne tous ceux qui vivent dans la pauvreté, autant dans les sociétés ‘’développées’’ que dans les pays en ‘’développement’’».  D’après M. Régnier, la pauvreté ne peut être mesurée par des chiffres : « On s’appuie trop sur les critères officiels nous disant que les vrais pauvres sont ceux qui vivent à 1,25$ par jour. Alors, c’est comme si on disait qu’il n’y avait pas de pauvres au Canada. Il faut une définition plus humaine de la pauvreté ».

Une cinquantaine de personnes étaient présentes lors du rassemblement, âgées entre 15 et 70 ans. Plusieurs d’entre elles s’étaient déjà rencontrées dans le cadre d’Occupons Montréal.  Après avoir servi un repas léger, les organisateurs ont lancé une discussion entre les participants en réponse à deux questions : « Quelles formes la pauvreté prend-elle à Montréal ?  Que peut-on faire pour la réduire ? »

La pauvreté à Montréal

« Personnellement, c’est lors des manifestations d’Occupons Montréal que j’ai côtoyé et parlé pour la première fois à des sans-abris », a dit Daniel Parker, un étudiant en Éducation à l’université Concordia. « Pour moi, a dit un autre participant, ce sont les autochtones qui viennent ici en quête de travail, et qui se retrouvent dans la rue ». Une femme, parlant avec un accent espagnol, a dit : « Ici, les immigrants vivent souvent dans la pauvreté. Ils travaillent dans de très mauvaises conditions selon les standards canadiens. Mais on n’y fait rien parce que les gens se disent que ces conditions sont acceptables dans leur pays d’origine ».

D’après une autre participante, la pauvreté est même parfois plus dure ici qu’au Sud : « J’ai longtemps vécu au Brésil. Là-bas, la pauvreté se vit sous le soleil, presque dans la gaité. Lorsque la situation s’améliore, tout le monde en profite. Ici, c’est différent. On est pauvre sous la pluie et la neige. Et les gens n’aiment pas la pauvreté, ils la méprisent ».

Combattre la pauvreté

Que faire face à ce problème chronique ? La discussion s’est orientée au niveau politique : « C’est notre devoir, celui de la société civile, de pousser le gouvernement pour qu’il combatte la pauvreté »,  a dit M. Parker.  Un participant d’Occupons Montréal a ajouté : « Le problème, ce n’est pas qu’il y a des riches et des pauvres. C’est qu’il y en a qui s’enrichissent sur le dos des pauvres ».

D’autres préféreraient une approche individuelle : « Ça commence par le respect des autres. Dépasser les préjugés qu’on tient à propos des pauvres. Ensuite, on peut se battre ensemble pour nos droits », a dit une dame.  Une autre a ajouté : « Il faut écouter les personnes en difficulté, mais pas d’une position de supériorité, sans les intimider.  Notre société a oublié comment écouter ».  Une jeune étudiante a fait rire l’assemblée en disant : « À chaque jour, il y a une vieille dame qui quête de l’argent dans le métro. Moi, je ne lui donnais pas de pièces. À la place, je lui donnais un câlin ! ».

De toute évidence, la pauvreté continue de se manifester à Montréal, et partout au Canada. Une question se pose alors : pourquoi le programme d’Études en Développement International à McGill attire-t-il chaque année beaucoup plus d’étudiants que celui du Travail Social ?


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