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Fraude et corruption au CUSM

L’administratif du CUSM fait l’objet de deux enquêtes dans la même semaine.

Lily Schwarzbaum

Fraude et corruption courent au Centre Universitaire de Santé McGill. 

L’organisme en charge de la gestion du réseau hospitalier de McGill se trouve plongé dans la tourmente suite à des allégations de fraude commise par l’ex-directrice des Ressources humaines et de corruption dans l’attribution du contrat de construction de l’hopital Glen.

Le vendredi 21 septembre, le Service des enquêtes sur l’intégrité financière de la Sûreté du Québec a mené une perquisition au 2155 rue Guy, siège administrative du CUSM. L’enquête menée par le Sergent Jerry Sirois porte sur l’ancienne directrice des Ressources Humaines du CUSM, Stella Lopreste, qui aurait de 2000 à 2010 falsifié des factures des comptes de dépense. 

Selon des documents obtenus par Le Délit, Madame Lopreste aurait falsifié des factures concernant non seulement des achats personnels tels que des articles vestimentaires de luxe, des repas au restaurant, mais aussi l’achat de matériel scolaire pour ses enfants, de téléphones intelligents et des voyages personnels. La fraude ne s’arrête toutefois pas là : l’ex-directrice aurait aussi réclamé des primes de garde non travaillée. 

L’enquêteur évalue le montant de la fraude à environ 1.6 million de dollars payés à même le budget du CUSM mais il estime, se basant sur les informations reçues, que la somme réelle pourrait être bien moindre. 

Dans un communiqué de presse, la direction du CUSM a assuré sa totale coopération dans l’enquête, mais elle estime toutefois que certains documents demandés sont de “nature confidentielle et protégés par le secret professionnel de l’avocat”. La Sureté du Québec a déposé en mai à la Cour Supérieur une requête visant à obtenir ces documents confidentiels à des fins d’enquête. La juge en charge de l’affaire tranchera la question le 1er novembre. 

La principale intéressée, Madame Lopreste, se dit surprise des allégations portées contre elle. Toutefois, les documents de la requête révèlent que l’ancienne directrice a dû quitter ses fonctions le 26 avril 2010 après une enquête interne réalisée au printemps 2010 par la firme “Borden, Ladner, Gervais” de la CUSM concernant des réclamations falsifiées et des comportements inappropriés. Lors d’une réunion avec la direction du CUSM, le Sergent Sirois a appris que le CUSM n’avait pas l’intention de porter plainte contre Madame Lopreste et qu’une entente confidentielle avait été conclue entre les deux parties. 

Cet incident survient peu de temps après que des enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) du Québec ont procédé mardi dernier à des perquisitions dans les mêmes locaux administratifs – le 2155 rue Guy. Lors d’un point de presse, le directeur des Affaires publiques du CUSM, Richard Fahey a confirmé que « l’unité permanente anticorruption (UPAC) s’est présentée au CUSM pour obtenir de l’information relativement au processus d’attribution du contrat de (partenariat public-privé) pour le CUSM », associés au Campus Glen. Le CUSM collabore complètement avec les enquêteurs ». 

Il faut noter que le contrat de construction du Campus Glen a été octroyé à un consortium composé de SNC-Lavalin et Innisfree Ltd. Pour SNC-Lavalin les cas de corruption se sont multipliés au cours des dernières années sur le plan international, de la Lybie jusqu’au Bangladesh. De plus selon Quebecor nouvelles, Simard-Beaudry, une des compagnies de Tony Accurso, « a continué d’être présente sur le chantier du CUSM même si l’entreprise a été reconnue coupable d’évasion fiscale au fédéral en 2010 ».

L’escouade Marteau, bras armé de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), qui dirige l’opération n’a pour le moment pas procédé à des arrestations. Par contre l’enquête n’en est pour le moment qu’à ses tout débuts et les documents saisis faire tomber des têtes dans les prochaines semaines.


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