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Une fin juteuse

Une épidémie de gastro met abruptement fin au congrès annuel de la Canadian University Press.

Habitués à écrire les nouvelles, les 360 journalistes qui étaient à la conférence nationale de la Presse universitaire canadienne (CUP-PUC) à Victoria ne s’attendaient certainement pas à tomber sous le feu des projecteurs le 15 janvier dernier lorsqu’une épidémie de gastro (norovirus) s’est propagée à tel point que l’organisation a dû annuler les activités de fermeture de l’événement, ainsi que la séance plénière prévue pour la dernière journée.

Au nombre des journaux étudiants présents, Le Délit, The McGill Daily, The Link et The Concordian étaient présents pour la représenter la région de Montréal, ainsi que Le Collectif et La Rotonde pour représenter le côté francophone.

Dans une atmosphère survoltée, après quatre jours de conférence enrichissante et stimulante, les étudiants universitaires se réunissaient pour le dernier souper et fêter la fin de NASH74, le nom donné à l’événement. Malheureusement, le virus de la gastro en a décidé autrement. Vers 17 heures, quelques personnes ont commencé à se sentir indisposées. Dès 22 heures, au moins onze personnes étaient envoyées à l’hôpital pour déshydratation. Vers 3 heures du matin, c’était les mesures de guerre : quelques jeunes journalistes francophones du Collectif et du Délit ont tenté de commander une pizza pour se sustenter. Qui peut se targuer d’avoir reçu la réponse « Nous ne livrons pas à votre hôtel, vous avez été mis sous quarantaine » ? Piégés. En tout cas, c’est l’impression qu’ils en avaient.

Au départ, difficile de croire qu’un virus aussi commun était pour jeter par terre aussi rapidement et efficacement quelque 70 jeunes personnes dans la fleur de l’âge. Pourtant, lorsque les activités du soir ont été annulées, les organisateurs et les participants ont vu rouge. La nuit allait être longue. Le norovirus se propage notamment par la salive, et agit très rapidement. Les effets sont vomissements et diarrhée aiguë, mais pour une courte période de temps.

Rapidement, presque autant que la transmission du virus, l’imagination a fait son œuvre et l’histoire, entre les griffes des journalistes, s’est vite transformée en un mix de récit épique et de récit d’horreur.

Je regardais derrière moi. Je l’ai vu ; il s’est penché avec exagération et une étrange substance a semblé sortir directement de ses entrailles. Il a crié et s’est écroulé. La Bête frappe encore, et de plus en plus proche. Qui sera le prochain ?

Les attaques se font de plus en plus sournoises. La transmission du virus est rapide, inévitable, et frappe sans discrimination d’âge, de sexe, de race, mais surtout, de langue. Les francophones étaient sans voix lorsqu’un des leurs est tombé pour la première fois, près de dix heures après le début des activités démoniaques de la Bête. Un peu à la manière de l’Assimilation, les francophones se sentent violés dans leur âme par les événements. 

Ils sont tenus captifs sur cette île, sans ressource autre que leurs appareils technologiques. La Bête les aura s’ils ne sont pas en groupe.

Au moment de mettre sous presse, l’intoxication alimentaire n’était plus une cause plausible. Certains membres du personnel des cuisines de l’hôtel Harbour Towers semblaient avoir été malade, mais les hypothèses ne sont pas confirmées.


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