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Et le prix revient à…

Marie-Claire Blais, Martine Desjardins, Agnes Gruda, Dany Laferriere et Kim Thuy étaient en lice pour remporter les grands honneurs. 

C’est le 16 novembre qu’avait lieu la remise des Prix littéraires du Gouverneur général à la Grande Bibliothèque. La grande fête de la littérature canadienne remet sept prix pour les livres de langue française et sept prix pour les livres de langue anglaise aux auteurs, illustrateurs et traducteurs canadiens sélectionnés par des comités de jurys. Le prix du Gouverneur général date de 1937 et suit les recommandations du Conseil des Arts du Canada. Les prix ont été institués par le Gouverneur général Lord Tweedsmuir D’Esfield, que l’on connaît aussi sous le nom de John Buchan, auteur du roman The Thirty-Nine Steps. Depuis ce temps, les prix « GG » se sont forgés une solide réputation et sont devenus les plus grands prix littéraires du Canada. C’est seulement en 1951 que l’on attache une bourse aux honneurs du titre de récipiendaire. En 1959, le Conseil des Arts fédéral prend à sa charge l’attribution des prix et fonde du même coup un volet de langue de langue française.

Max Dannenberg
Cette année, les finalistes avaient été annoncés à la mi-octobre à Toronto. Fait étonnant, la moitié d’entre eux ont eut l’honneur d’être en nomination pour la toute première fois cette année. Nul besoin de dire que la tension était palpable.

Pour le volet consacré à la littérature en français, la compétition était plus que féroce. Dans la catégorie littérature jeunesse », Élise Turcotte, déjà récipiendaire d’un prix GG, a remporté les honneurs avec son roman Rose : derrière le rideau de la folie publié aux Éditions de la courte échelle. C’est aussi ce roman qui a été félicité pour la qualité de ses illustrations, conçues par Daniel Sylvestre. C’est la deuxième fois dans l’histoire des Prix qu’un même livre était reconnu dans les deux catégories.

Dans la catégorie traduction de l’anglais au français, c’est Sophie Voillot qui a remporté les honneurs avec Le Cafard (traduction de Cockroach écrit par Rawl Hage) publié aux Éditions Alto. Avec grande surprise, la femme a prononcé un discours très politisé où elle a tenu à remercier Pauline Marois pour les mesures sociales qu’elle avait adopté durant son passage en cabinet ministériel.

Comme quoi, politique et littérature peuvent faire bon ménage !

En poésie, Danielle Fournier a été récompensée pour Effleurés de lumière. La jeune femme a confié avoir écrit ce livre « pour ne pas mourir » et a donné un discours très touchant. Ce recueil de poèmes écrits en prose dévoile les deux facettes d’une quête de l’identité féminine, et ce devant un chœur grec qui fait office de narrateur.

C’était un premier prix pour la poétesse, tout comme pour Michel Lavoie qui a remporté le prix dans la catégorie études et essais grâce à l’ouvrage C’est ma seigneurie que je réclame : La lutte des Hurons de Lorette pour la seigneurie de Sillery, 1650 à 1900, aux Éditions du Boréal. Côté théâtre, l’honneur de recevoir la bourse de 25 000$ est allé au très théâtral David Paquet pour la pièce Porc-épic publié chez Dramaturges Éditeurs.

Enfin, dans la catégorie la plus convoitée, Romans et nouvelles, la compétition était forte : Marie-Claire Blais avec Mai au bal des prédateurs publié aux Éditions du Boréal, Martine Desjardins avec son livre Maléficium qu’on trouve aux Éditions Alto, la journaliste Agnès Gruda pour Onze petites trahisons publié aux Éditions du Boréal et le flamboyant Dany Laferièrre avec L’énigme du retour, qui a d’ailleurs remporté le prix Médicis et le Grand Prix de la Ville de Montréal. Finalement, c’est l’écriture raffinée de Kim Thúy et son premier livre Ru, publié aux Éditions Libres Expression, qui aura conquis le jury.

La principale intéressée s’est dite honorée et s’est exclamée « Si vous regardez la liste des finalistes, je suis clairement l’intruse ! » Très humblement, elle a aussi confié « Je connais des passages par cœur de L’énigme du retour. Je dois vous avouer que c’est le livre que j’aurais rêvé avoir écrit. » C’est le tout premier prix GG pour la jeune femme d’origine vietnamienne diplômée de l’UdeM en droit, en linguistique et en traduction, mais son œuvre a déjà été remarquée auparavant, car elle a remporté le Grand Prix RTL-Lire 2010 et a été finaliste du Prix des cinq continents de la Francophonie.

Son Excellence le très honorable David Johnston, Gouverneur général du Canada, remettra les prix aux gagnants le jeudi 25 novembre lors d’une cérémonie à Rideau Hall.

Pour la liste des gagnants et les titres des œuvres de langue anglaise, et autres informations, visitez www​.canadacouncil​.ca/​p​r​i​x​/​p​lgg.

Max Dannenberg

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