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Vini, Vidi, Vie de fou à SXSW

Comment Austin devient l’Eldorado (au moins) une fois par année.

On se souviendra toujours des paroles du très délicat Sgt. Hartman en ce qui a trait au Texas, dans le film de Stanley Kubrick Full Metal Jacket : « Le Texas…y’a que des pédés et des taureaux là-bas ». Aussi minable et approximatif que le commentaire du Sgt. Hartman puisse être, gageons qu’il a dû influencer la façon dont certaines personnes entrevoient le Lone Star State. Afin de pouvoir juger le Texas sur des bases plus empiriques que les élucubrations minoratives d’un personnage fictif, je me suis référé à Annie Quenneville, une journaliste montréalaise qui prête sa plume et son sourire en forme de croquette à des publications telles Vice et Nightlife, en plus de besogner pour Pop Montréal et d’être la coquette bartendresse (pour utiliser le néologisme d’Éric Lapointe) vedette des Deadly Mardis au bar La Rockette. Cette dernière s’est donc rendue à Austin pour assister à la vingt-deuxième édition festival South by South West qui se déroulait du 13 au 22 mars derniers.

D’entrée de jeu, il est primordial de savoir qu’Austin est l’une des villes américaines comptant le plus grand nombre de salles de spectacle par habitant, en plus d’être la capitale de l’état dénombrant la plus grande proportion démographique d’habitants âgés de 18 à 24 ans. Autrement dit, l’ambiance est propice à la fête avant même que le festival ne débute. Notons aussi que des artistes de renom, tels les dérangés 13th Floor Elevator et le non moins dément Daniel Johnston, sont originaires d’Austin. De plus, le prix des transports en commun fait littéralement la barbe à notre « inéluctable » STM. Ce qui fait qu’au fil des vingt-deux dernières années, des congrégations de fêtards ont pu assister aux performances, conférences et représentations de films d’artistes variés tels The Stooges, Van Morrison, Will Geiger (cinéaste) et Quincy Jones, sans se ruiner en frais de transports en commun ou de taxi.

L’encan à bétail offrait encore cette année une variété hétéroclite de groupes qui se produisaient majoritairement dans des bars et autres venues improvisées des rues Red River et 6th Street. Notons entre autres la participation des incontournables Devo, qui selon Annie Q, ont offert la plus ahurissante performance de tout le festival. Sur un ton plus acrimonieux, les amateurs de rock garage ont malencontreusement enduré le coriace retour du mythique groupe de Seattle The Sonics, qui a démontré avec talent à quel point personne ne souhaitait voir Gerry Roslie rendre un hommage piètre et crooner à lui-même et au groupe le plus bruyant du milieu des années soixante.

Pour ce qui est des « buzzbands », King Khan & the Shrines, Wavves, Health et l’orgiastique trio israélien The Monotonix sont parmi ceux dont on reparlera le plus dans les temps à venir. La quelque peu « faiblarde » délégation montréalaise – si on la compare à celle des années précédentes – comptait parmi ses rangs Aids Wolf, The Handsome Furs et The High Dials.

Pour plus d’informations : www​.sxsw​.com


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