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« Tout était dans le mental » : les McGillois face au marathon de Montréal

Le Délit a rencontré les étudiants qui ont couru le 21 km et le 42 km ce dimanche.

Camille Tavitian

Émilie savoure son exploit, un grand sourire aux lèvres : « L’expérience était incroyable, je suis tellement heureuse de l’avoir fait ! » Cette étudiante de 21 ans en microbiologie et immunologie à McGill vient de terminer son tout premier marathon pour sa dernière année universitaire. Mais la fatigue se ressent dans sa voix : « Je ne sais pas si je le referai, car la course m’a achevée », glisse-t-elle en rigolant. À ses côtés, ses parents sont venus tout droit de Dallas, au Texas, pour la soutenir : « C’est notre championne, nous sommes tellement fiers d’elle ! » s’exclame le père d’Émilie, les yeux brillants. 

En effet, ce dimanche 21 septembre s’est conclu la 33e édition du marathon et du demi-marathon de Montréal, organisé par l’organisme Courons Mtl et ayant comme partenaire en titre la compagnie mutuelle d’assurance Beneva. En tout, 32 000 coureurs se sont inscrits à l’évènement de course à pied qui a duré deux jours et 19 000 participants étaient présents ce dimanche. Les premiers sportifs se sont élancés dès 7h45 du parc Jean-Drapeau. Marathoniens et demi-marathoniens ont parcouru ensemble les quatorze premiers kilomètres avant de se séparer au niveau du parc La Fontaine. Les coureurs du demi-marathon ont bifurqué en direction du parc Maisonneuve, leur lieu d’arrivée. Pour le marathon, il fallait faire un détour jusqu’au pont Viau, puis revenir sur ses pas pour atteindre le parc. De nombreux sportifs ont trouvé ce long détour jusqu’aux portes de Laval éprouvant. Émilie le constate d’ailleurs : « Après la fin de la montée, entre le 25e et le 30e km, j’ai failli abandonner, mais je me suis dit que, si je l’avais commencé, autant le finir. » 

« J’avais les larmes aux yeux » 

Ruben, un McGillois français en troisième année, a battu son record ce dimanche : il a terminé son marathon en 3 heures et 16 minutes, soit 30 minutes de moins que l’année précédente. L’étudiant confirme cependant que son mental a été mis à rude épreuve en redescendant le boulevard Saint-Laurent. Mais la souffrance a vite laissé place à l’émotion : « À l’arrivée, j’étais tellement heureux, j’avais les larmes aux yeux », confie-t-il, la médaille du 42 km autour du cou. 

« Des pancartes humoristiques, des slogans, des fleurs et des cris d’encouragement ont rythmé la course et donné de l’énergie à ceux qui en manquaient dans une ambiance festive »

Pour Elsa, arrivée à McGill ce semestre, l’expérience a pris une autre dimension. Elle a profité de son premier demi-marathon avec son amie pour découvrir Montréal autrement. Si elle a adoré découvrir le Saint- Laurent, elle garde un souvenir plus douloureux de la montée de la rue Berri-UQAM : « Sans les encouragements du public, je ne sais pas si j’aurais tenu. » Cet esprit collectif, la McGilloise Camila le confirme, elle qui ne s’était entraînée que deux semaines avant le demi-marathon : « Les encouragements ont été décisifs pour moi, tout était dans le mental. » 

Le long du parcours, spectateurs et proches ont joué un rôle crucial. Des pancartes humoristiques, des slogans, des fleurs et des cris d’encouragement ont rythmé la course et donné de l’énergie à ceux qui en manquaient dans une ambiance festive. 

Enfin, la journée s’est achevée dans la fierté montréalaise : Samuel St-Antoine, un Québécois, est monté sur la troisième marche du podium du marathon après avoir franchi la ligne en 2 heures et 22 minutes, ovationné par le public, derrière deux athlètes internationaux venus du Kenya.


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