Comme chaque année, la communauté mcgilloise a célébré du 19 au 30 septembre les semaines de sensibilisation aux cultures autochtones. Pour beaucoup d’étudiants, cette période offre une opportunité d’en apprendre davantage sur les communautés autochtones, historiquement marginalisées et persécutées, et dont la culture a été passée sous silence.
L’AÉUM a apporté sa contribution à ces semaines de célébrations en dévoilant Entrelacée le mardi 23 septembre dernier, une œuvre murale réalisée par l’étudiante mcgilloise et artiste chinoise-Mi’kmaq, Zoe Gesaset-Gloqowej Lee. La création a été mandatée l’année dernière par l’AÉUM, dans le cadre de son mandat visant à accroître la visibilité des communautés autochtones sur le campus. Lors de la cérémonie, l’artiste originaire de la communauté de Listuguj – située dans la région aujourd’hui connue sous le nom de Gaspésie – a pris la parole pour expliquer la vision artistique derrière son projet.
« Réconciliation et résurgence autochtone »
« Cette fresque représente les plantes et les remèdes utilisés par les communautés autochtones de l’île de la Tortue, que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Canada et États-Unis (tdlr) », explique l’étudiante, « En plus de la faune et de la flore, je tenais vraiment à mettre l’herbe douce tressée comme un élément central, liant les autres éléments de l’œuvre ». Un élément qui incarne la pensée artistique que l’étudiante a souhaité mettre en avant : promouvoir l’unité et la réconciliation. « L’herbe tressée représente une célébration de la continuité entrelacée avec l’art et l’œuvre commune. Nous sommes tous liés les uns aux autres, même si nous ne le pensons pas. Le fait que nous partagions cette terre, cet air, cette eau… tout cela nous lie les uns aux autres ». Pour l’étudiante, l’art autochtone est avant tout « un véhicule pour la réconciliation et la résurgence autochtone », permettant de sensibiliser les individus, tout en faisant et de faire vivre une culture par sa transmission.
Pour Le Délit, Zoe Lee a également exprimé son opinion vis-à-vis des semaines de sensibilisation aux cultures autochtones à McGill : « Je pense que ces moments sont importants, car cela rend les questions autochtones et les thèmes liés aux Autochtones plus accessibles aux étudiants de McGill. Les différents événements ont lieu sur le campus et en visioconférence, donc ils sont très accessibles aux étudiants. [… ] Les étudiants non autochtones ne devraient jamais avoir l’impression qu’ils ne sont pas le public cible de la Semaine de sensibilisation aux questions autochtones. Vous pouvez venir, rencontrer différentes personnes, entendre différents points de vue, apprendre une chose ou deux. Il ne s’agit pas de créer une culpabilité ou de se sentir mal parce que vous ne savez pas assez de choses. Il s’agit plutôt de participer, partager, et en apprendre davantage sur les responsabilités collectives des événements du passé ».
