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Le Canada encore en proie aux flammes

Depuis plus de quatre mois, de terribles incendies ravagent le centre et l’ouest du pays.

Juliette Elie | Le Délit

Depuis le début de l’année, une superficie égale à celle du Nouveau-Brunswick s’est embrasée. Seulement deux ans après l’année 2023 où les flammes avaient ravagé près de 18 millions d’hectares, le Canada connaît actuellement son deuxième été le plus destructeur de l’histoire. Près de 7 millions d’hectares ont brûlé pour l’instant d’après Radio-Canada, en attendant le décompte officiel en fin de saison. 

Cette année, ce sont bien les feux de forêt précoces au Manitoba et en Saskatchewan qui ont fait la une des journaux. Dès le mois de mai, ces deux provinces ont déclaré un état d’urgence de trente jours pour lutter contre la propagation des feux dans leurs provinces. Mais ces dernières ne sont pas les seules touchées : la Colombie-Britannique et l’Ontario connaissent aussi une saison des feux particulièrement intense, qui a forcé le déplacement de milliers de personnes durant l’été. À ce jour, près de 600 feux sont encore actifs selon Radio-Canada, dont une majorité inquiétante qui n’est toujours pas maîtrisée. 

Le Québec, plus grande province canadienne en termes de superficie, a été globalement épargné par les incendies de forêt qui ont ravagé le centre et l’ouest du pays. Selon la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU), 292 incendies de forêt ont été recensés dans la province depuis le 1er mars, soit 131 de moins que la moyenne sur dix ans. La cause ? Des conditions météorologiques pluvieuses qui n’ont pas asséché les sols comme dans le passé. Karine Pelletier, conseillère à la prévention et à l’information à la SOPFEU, explique qu’il « a plu au Québec tous les trois jours cet été, ce qui explique pourquoi nous avons été particulièrement épargnés par les feux ». Une sorte d’accalmie, deux ans seulement après que le Québec a connu des incendies d’une ampleur inédite. 

La sensibilisation aux incendies auprès de la population joue donc un grand rôle dans leur prévention. Karine Pelletier rappelle que « 80% des feux de forêt sont d’origine humaine, et 20% sont dus à des phénomènes naturels, comme la foudre ». Les jets de mégots, les feux de camp et le brûlage de rebuts contribuent tous au départ de feux de forêt, qu’ils soient d’origine accidentelle ou non. 

Pour mieux combattre ces feux dont la fréquence et l’intensité s’amplifient depuis plusieurs années, la SOPFEU a mis en place des campagnes de prévention afin d’informer et de responsabiliser les populations en contact avec les massifs forestiers. Pour combattre le feu, la SOPFEU affirme aussi recevoir plus de financement de la part du gouvernement provincial, qui se traduit surtout par plus de moyens au sol, avec plus de personnel disponible pour combattre les départs d’incendies.

Malgré une légère hausse d’incendies d’origine humaine prévue au mois d’octobre au moment de la période de la chasse, « l’arrivée de journées plus courtes et de nuits plus fraîches va atténuer et éteindre les incendies de forêt », assure la SOPFEU. En attendant l’été prochain…


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