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Un voyage entre ciel et océan

Retour sur Luzia présenté par le Cirque du Soleil.

Eileen Davidson | Le Délit

Un homme est en chute libre. Son parachute refuse de s’ouvrir, et malgré tous ses efforts, il s’écrase bientôt au sol. Lorsqu’il se relève, le monde qui l’entoure est tout autre que celui d’où il vient. C’est ainsi que commence le spectacle Luzia. Après des prestations à New York, c’est Montréal qui a la chance d’accueillir du 15 mai au 24 août 2025 le spectacle du Cirque du Soleil, compagnie circassienne québécoise fondée en 1984 et ayant depuis acquis une renommée mondiale en redéfinissant l’art du cirque.

« En quittant le chapiteau, il est difficile de dire quelle a été la meilleure partie »

Le titre Luzia est parfaitement représentatif de la prestation : une fusion entre luz et lluvia, signifiant respectivement lumière et pluie en espagnol. Dès le début, la scène est balayée de lumière colorée qui s’ajuste aux différents sentiments que suscitent les numéros : la joie, la curiosité, l’angoisse, la mélancolie. La pluie commence à tomber sur les artistes, parfois par torrents, parfois par gouttes éparses créant des images de fleurs. Un trapéziste exécute des acrobaties au-dessus d’un bassin d’eau et crée des éclaboussures spectaculaires lorsqu’il frôle le sol. Les jeux de lumière et l’usage de l’eau à travers les différents numéros sont époustouflants. Il est fascinant de constater l’aisance des artistes à travailler avec les éléments.

Hommage au Mexique

Les numéros s’enchaînent, tous plus impressionnants que les autres, afin d’honorer la culture mexicaine centrale à ce spectacle. Les acrobates sautent à travers des cerceaux, costumés en oiseaux multicolores à long bec, pendant qu’un grand papillon virevolte au-dessus d’eux, symbolisant la grande migration des monarques. En hommage au cinéma mexicain des années 1920, une trapéziste s’élance sur fond de cactus et un équilibriste en tenue de sauveteur montre l’étendue de son talent. Pour représenter le Jour des morts, cette fête traditionnelle qui commémore les défunts, un artiste se contorsionne au milieu de dizaines de chandelles. Un jongleur s’empare de la scène, suivi d’un autre armé d’un ballon de soccer, sport tant apprécié dans ce pays d’Amérique. Sous une lune rouge, des acrobates exécutent un numéro impressionnant de balançoires russes.

Se laisser transporter par la musique

Une chanteuse entre en scène. Sa voix claire accompagne acapella les artistes, puis les projecteurs reviennent sur elle. Un groupe de musiciens la suit, faisant allusion au mariachi, un genre musical traditionnel mexicain. Tout au long du spectacle, la musique nous transporte. Elle accompagne chaque numéro, ne cesse que pour ces transitions efficaces où le clown, cet homme parachuté dans le monde de Luzia, interagit avec la foule. Le spectateur suit ce clown découvrant un nouveau monde et une multitude de personnages sans qu’il n’y ait de véritable trame narrative. Il suffit de se laisser porter par la beauté des numéros et de la musique. La trompette, le piano, la contrebasse, le tuba, les percussions : chaque instrument trouve sa place et fait vibrer le chapiteau par la force des notes. Les instruments sont même parfois incorporés dans les numéros d’acrobatie, comme cette danseuse qui glisse sur le couvercle du piano alors qu’on y joue une mélodie.

Un spectacle qui marque par sa beauté

En quittant le chapiteau, il est difficile de dire quelle a été la meilleure partie. Ce spectacle nous laisse sans mots par sa complexité. Que ce soit la chute d’eau, les notes résonnantes du tuba ou la hauteur au-dessus de la scène à laquelle se propulsent les artistes, chaque détail contribue à donner sa beauté à Luzia.


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