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EndoCARES : l’endométriose est enfin prise en main

Ouverture du premier centre pour l’endométriose à McGill.

Laura Tobon | Le Délit

Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) a lancé, le 28 mars dernier, l’ouverture d’un centre pour l’endométriose, le premier de ce genre dans la province. Il est aussi affilié à la Faculté de médecine des sciences de l’Université McGill et continue de modeler, entre autres, le cours de la médecine pédiatrique en attirant des « sommités » cliniques et scientifiques du monde entier. Le centre EndoCARES comprend une équipe de recherche et un service de soins chirurgicaux, dont le but est d’offrir aux patient·e·s atteint·e·s de douleurs et d’infertilité causées par l’endométriose un « accès accéléré à des services d’imagerie diagnostique opportuns et spécialisés ». À cela s’ajoutent aussi des soins multidisciplinaires « fondés sur les besoins individuels ».

Parlons de l’endométriose

D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit d’une « maladie qui se caractérise par le développement de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l’utérus, provoquant ainsi des douleurs et/ou une infertilité ». Elle touche les femmes en âge de procréer, provoquant souvent la stérilité. Dr Togas Tulandi, professeur titulaire et directeur du Département d’obstétrique et de gynécologie de McGill, spécialiste de l’endométriose, a affirmé l’an dernier que la maladie est courante, et que beaucoup de femmes en souffrent à travers le monde. En effet, l’OMS affirme aussi que près de 10% des femmes en âge d’enfanter sont touchées par cette maladie, soit 190 millions de personnes à travers le monde. D’autres statistiques montrent que jusqu’à 50 % des femmes souffrant d’infertilité et 70 % de celles souffrant de douleurs pelviennes chroniques sont atteintes d’endométriose, selon le Dr Togas Tulandi.

« À ce jour, il n’y a toujours pas de traitement contre l’endométriose »

La création du centre EndoCARES répond aussi à un manque de recherches sur le sujet. À cet égard, EndoCARES vise à optimiser la recherche « fondamentale, épidémiologique et clinique » sur la maladie en établissant une base de données à partir de patients, pouvant servir pour les prochains projets de recherche. En même temps, l’objectif du centre est également de créer un réseau international où des recherches peuvent être menées en collaboration avec d’autres centres grâce à « l’échange d’idées et d’expériences ».

« Jusqu’à 50 % des femmes souffrant d’infertilité et 70 % de celles souffrant de douleurs pelviennes chroniques sont atteintes d’endométriose »


Dr Togas Tulandi

À ce jour, il n’y a toujours pas de traitement contre l’endométriose. Toutefois, les patientes soignées chez EndoCARES bénéficient de « pratiques chirurgicales novatrices et spécifiques à l’endométriose » qui n’ont jamais été offertes auparavant au Québec. Les efforts du CUSM vont en ce sens : comme il est indiqué sur son site, les soins cliniques et les futures recherches d’EndoCARES sont financés en partie grâce aux donations généreuses faites à la fondation du CUSM, qui a reçu jusqu’à 700 000 dollars en soutien au personnel hospitalier afin d’acquérir le matériel nécessaire pour le programme EndoCARES.


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