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Recommandations culturelles « Rébellion »

Quelques suggestions d’œuvres portant sur les rébellions.

Anna Henry | Le Délit

Littérature : Baise-moi de Virginie Despentes (1993)

Sorti en 1994, le premier roman de Virginie Despentes présente déjà tous les motifs récurrents de son œuvre : marginalité sociale, sexualité désinhibée, et instabilité mentale. Baise-moi est une espèce de road movie inversé, centré sur les personnages de deux femmes perdues – une prostituée et une actrice X – qui se lancent dans une cavale extrêmement violente et meurtrière à travers la France, qui se termine aussi mal qu’elle commence. Sorte de Thelma & Louise (version délurée), c’est le roman d’un nouveau féminisme, qui désacralise le corps féminin et expose une sexualité féminine agressive et fière.

Cinéma : Divines d’Houda Benamya (2016)

À travers le récit de l’émancipation de Dounia, jeune fille de banlieue parisienne qui lâche ses cours au lycée professionnel pour offrir ses services à une trafiquante de drogues respectée dont elle sait gagner l’estime, Divines met en scène la puissance d’une révolte personnelle tous azimuts. Dounia est une jeune fille en feu, qui brûle contre un système scolaire qui échoue à lui donner une place dans le monde du travail, contre sa mère irresponsable et souffrant d’alcoolisme et, plus largement, contre la fatalité de son existence de banlieusarde. Disponible sur Netflix, le film Divines est une fable moderne follement entraînante, récompensée par la Caméra d’Or à Cannes en 2016.

Photographie : The Ongoing Revolution de Myriam Boulos (2019–2021)

Née au Liban en 1992, Myriam Boulos commence la photographie à 16 ans en explorant Beyrouth. C’est sa manière à elle d’interroger le Liban et ses fractures. Depuis la fin de son adolescence, elle capture une société en ébullition qui se soulève fréquemment contre les institutions corrompues qui la gouvernent. Sa série intitulée The Ongoing Revolution (« la révolution en cours »), débutée en 2019 lors des grandes protestations contre l’échec du gouvernement à trouver une solution à la crise économique, montre, au-delà de la force et de la détermination des Libanais·e·s, que les révoltes peuvent tout à fait faire l’objet d’une quête esthétique.


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