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Un premier festival afro-végane à Montréal

Récit en photos.

Gabrielle Genest | Le Délit

Le dimanche 18 septembre dernier avait lieu la première édition du Festival afro-végane de Montréal. Malgré la pluie battante, les festivalier·ère·s étaient au rendez-vous au Pavillon de la Jamaïque sur l’île Notre- Dame, où avait lieu l’événement.

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Sous la pluie

L’événement devait commencer à 13h selon l’horaire diffusé sur les réseaux sociaux du festival. Or, les festivalier·ère·s ont été contraint·e·s d’attendre à l’extérieur du Pavillon de la Jamaïque pendant plus de trente minutes après l’heure d’ouverture annoncée.

Malgré ce départ retardé, c’est une foule enthousiaste et peu découragée par la pluie qui a fait son entrée dans le Pavillon à partir de 13h35. La musique, assurée par une succession de DJ au cours de la journée, battait son plein, et le bruit de discussions animées et de rires s’est rapidement fait entendre.

Des marchand·e·s éclectiques

Selon Luce-Yole Toussaint, l’une des cofondatrices du festival, l’afro-véganisme est un mélange de mets africains et caribéens dépourvus de produits animaux. Durant son entretien avec Le Délit, elle a souligné les aspects bénéfiques pour l’environnement et la santé de ce mode de vie, qui constituerait aussi un « retour aux sources » grâce à la mise en valeur d’aliments naturels.

Gabrielle Genest | Le Délit

Malgré cette définition de l’afro-véganisme centrée sur l’alimentation, les marchand·e·s présent·e·s exhibaient une grande variété de produits, et tous·tes n’étaient pas associé·e·s à la cuisine ou à la nourriture afro-véganes. Romans à suspense, vêtements vintage des années 2000, impressions artistiques et produits capillaires ne sont que quelques exemples de l’éclectisme des entreprises mises en vedette durant le festival.

Interrogée à ce sujet, Luce-Yole Toussaint explique que le festival souhaitait offrir aux marchand·e·s de descendance africaine ou caribéenne une visibilité et une opportunité pour démontrer leurs produits, en parallèle de la démonstration de mets végétaliens de ces cultures. Ainsi, bien que les repas et produits alimentaires vendus lors du festival ne pouvaient être d’origine animale, les autres marchand·e·s n’étaient pas contraint·e·s par cette exigence, selon les propos de la cofondatrice.

Pourquoi un festival afro-végane ?

Pour Luce-Yole Toussaint, le festival avait pour but de « montrer que le véganisme n’est pas […] que pour les blancs », soulignant que l’image du véganisme dans les médias est loin de montrer toute sa diversité. En ce sens, le Festival afro-végane de Montréal peut être vu comme participant à une lutte contre les idées reçues et le véganisme blanc (white veganism) – ce véganisme qui ne tient pas compte de la variété des expériences humaines qui existent au-delà des perspectives blanches et privilégiées.

Pour Spaicy Bazile, coach de transition végane, le festival était l’occasion de faire rayonner le véganisme comme étant « synonyme de plaisir » et en harmonie avec les traditions culinaires de chacun·e. C’est en replongeant dans ses racines haïtiennes qu’elle a entamé son exploration du véganisme, et c’est ce cheminement qu’elle encourage chez ses client·e·s : « Quand on fait une transition, on commence par ce qu’on aime déjà. On retourne vers les recettes qu’on apprécie…et on revisite, tout simplement ! »

Gabrielle Genest | Le Délit

Pour Hamidou Maiga, fondateur de Hamidou Horticulture, il est important de souligner qu’en Afrique, « contrairement à ce que l’on pense, il y a énormément de plats à base de végétaux, car la viande coûte cher ». Ce producteur de légumes africains et tropicaux, basé à Montréal, a indiqué au Délit qu’un festival qui fait la promotion de l’afro-véganisme – et par le fait même « des végétaux afro », selon lui – permet de montrer la culture africaine à travers les plats et les plantes originaires du continent.

Pour Luce-Yole Toussaint, l’événement était un succès et une source de fierté ; tant les festivalier·ère·s que les marchand·e·s ont manifesté leur intérêt pour une édition de plus grande envergure l’année prochaine. La seconde édition s’avère déjà certaine pour la cofondatrice, qui affirme qu’une rencontre est déjà en cours de planification pour prévoir le déroulement de l’édition 2023. « La population de Montréal est ouverte et prête pour une [diversité dans le véganisme]. »


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