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Jennifer Maccarone pour le Parti libéral du Québec

Portrait d’une candidate.

Marie Prince | Le Délit

Élue députée de la circonscription électorale de Westmount–St-Louis en 2018 sous la bannière du Parti libéral du Québec (PLQ), Jennifer Maccarone se présente de nouveau en 2022 avec l’intention de mener un deuxième mandat. Mère monoparentale de deux enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme, elle a fait ses débuts en s’impliquant au conseil de l’école que ses enfants fréquentaient, gravissant les échelons petit à petit, jusqu’à son élection en tant que présidente de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec en 2015. 

Le Délit (LD) : Pouvez-vous dresser un bilan de votre mandat au cours des quatre dernières années ?

Jennifer Maccarone (JM) : Les quatre dernières années sont passées tellement vite ! Je n’ai pas pu accomplir tout ce que je voulais. C’était vraiment un apprentissage pour moi, qui n’ai pas étudié en sciences politiques. Il m’a fallu du temps pour comprendre tout le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Pour résumer en chiffres, j’ai déposé 12 pétitions avec l’appui des citoyens, et sept modules d’initiatives que le gouvernement a refusé chaque fois. J’ai également déposé des projets de loi, dont le projet de loi 70 qui touche la communauté LGBTQ+ et qui interdit les thérapies de conversion. Le gouvernement a repris ce projet de loi et l’a déposé par la suite. C’est une chose dont je suis très fière !

« J’ai également déposé des projets de loi, dont le projet de Loi 70 qui touche la communauté LGBTQ+ et qui interdit les thérapies de conversion »

LD : Quels sont les enjeux qui sont les plus importants à vos yeux et quels seraient vos dossiers prioritaires si vous êtes élue pour un deuxième mandat ?

JM : À l’échelle locale, l’enjeu le plus important pour moi serait de mettre fin à la division que crée la loi 96. Westmount–St-Louis est particulièrement fragilisée. La loi affecte non seulement les citoyens mais aussi les petites et moyennes entreprises, et particulièrement les étudiants. Beaucoup de personnes la contestent ou vont la contester. Je souhaite déposer une nouvelle loi pour combler toutes les lacunes de la loi 96. C’est du non-sens de ne donner que six mois aux immigrants ou réfugiés pour apprendre le français, et il y a un important accueil d’immigrants dans la circonscription de Westmount–St-Louis. Le respect du choix des étudiants souhaitant étudier dans un cégep anglophone est aussi un problème posé par la loi 96. Il y a beaucoup de restrictions linguistiques pour la communauté anglophone en ce qui concerne les services sociaux. C’est du non-sens. Par contre, on ne peut pas juste prendre la loi, la jeter à la poubelle, et se dire : « Bon, on recommence ». Il faut déposer une nouvelle loi pour combler les lacunes. Il y a quand même des bonnes choses dans la loi 96, comme l’accès à des cours de français gratuits pour tous les Québécois qui souhaitent l’apprendre.

L’accès à l’éducation, surtout dans les quartiers formant la circonscription de Westmount–St-Louis, est un autre projet sur lequel je compte travailler : on n’a aucune école ! Il n’y a aucune école pour les familles qui s’installent dans des quartiers comme Peter-McGill ou Milton-Parc. On a réussi à obtenir de l’argent pour financer une école primaire lors de mon dernier mandat, mais il reste encore du travail à fournir pour faire avancer ce projet. En plus de cela, il n’y a aucune école secondaire ou d’école offrant de formation professionnelle. C’est tellement important !

« C’est du non-sens de ne donner que six mois aux immigrants ou réfugiés pour apprendre le français, et il y a un important accueil d’immigrants dans la circonscription de Westmount–St-Louis »

Un autre point que je voudrais améliorer et qui fait aussi partie de la plateforme électorale du Parti libéral, c’est l’accès aux médecins de famille. On reçoit des appels au quotidien de personnes qui ont besoin d’avoir accès à notre réseau de santé mais sans succès. L’accès à des soins à domicile pose aussi un problème. Ce que l’on souhaite avant tout, c’est un accompagnement de nos aînés. C’est une préoccupation personnelle. On a beaucoup de personnes en situations de vulnérabilité, en situations d’itinérance, et on n’a pas accompli le nécessaire pour aller à la prochaine étape : des logements pour eux. Ça fait partie de ce que je souhaite accomplir pour notre circonscription et ça a toujours été sur mon assiette.

LD : Nous sommes actuellement en pleine crise du logement. Cette situation touche en particulier les étudiant·e·s. Qu’est-ce que vous et votre parti comptez faire pour faciliter l’accès au logement, à la propriété et améliorer les conditions des locataires ?

JM : C’est un enjeu complexe, d’autant plus qu’il faut ajouter les AirBnB à cette équation. Ce qu’on voit de plus en plus – et c’est inquiétant – ce sont des propriétaires qui louent des logements pour un bail de huit mois à des étudiants pour ensuite l’utiliser sur la plateforme AirBnB les quatre autres mois de l’année. Ils n’ont pas le droit de le faire, c’est illégal ! C’est une réalité dans notre circonscription, et il faut y remédier avec des solutions ; des solutions libérales. Une des mesures de la plateforme libérale est l’abolition de la taxe de bienvenue qui vient avec l’achat d’une première propriété. Ce serait bien pour les jeunes, puisqu’avec l’inflation actuelle, c’est quasiment impossible pour des jeunes comme mes enfants de s’acheter une maison ou un appartement. Nous planifions également de bonifier le régime d’accès à la propriété par une augmentation du montant admissible afin de faciliter l’achat d’une deuxième propriété, qui pourrait être convertie en logement locatif pour des étudiants. Sur le plan des logements sociaux, on souhaite bonifier l’offre en déployant un plan d’investissement qui aura pour but de créer 50 000 unités sur les dix prochaines années. Pour financer cela, il faut taxer les propriétés qui sont inoccupées et qui appartiennent à des non-résidents afin qu’elles reviennent sur le marché locatif. C’est une mesure très concrète qui va aider nos étudiants, surtout dans Westmount–St-Louis, où les locataires ont souvent des problèmes avec des propriétés qui appartiennent à des non-résidents qui ne s’occupent pas de les rénover.

LD : Avez-vous un message en particulier pour les étudiantes et étudiants ?

JM : Bon courage et bonne rentrée ! Je suis fière d’avoir été votre députée et je serais ravie d’être réélue pour un deuxième mandat, même si je ne prends rien pour acquis. J’espère que les gens vont participer activement à la démocratie et à la vie politique, et que les jeunes iront s’éduquer en ce qui concerne les plateformes des partis et les candidats qu’ils veulent voir les représenter. C’est très important de ne pas être gêné de nous appeler pour plus d’informations. Il me ferait plaisir de parler aux étudiants de ce qui leur tient à cœur, que ce soit à l’échelle de Westmount–St-Louis ou à l’échelle provinciale.


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