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Passion accidentée

Cloé Vienneau | Le Délit

Le soleil épouse mes formes

Resplendit sur le sable

Jusqu’au creux des vagues

 

Au loin

Les éclats argentés

Appellent ma rétine

Et les flots constants

Bercent mon âme

 

Je tressaillis à l’idée

D’immerger mon corps frêle

Dans ces eaux puissantes

Rejoindre cette harmonie

Y couvrir mes peines

 

D’un coup, mes membres s’agitent

S’excitent jusqu’à se mettre en marche

Arc réflexe de la passion

L’élan m’emporte vers l’allégresse

 

Je plonge tête première

Avec tous mes bagages

Je me remplis tout entière

D’un liquide glacé, épineux

 

Des tambours retentissent

Me percent la peau

Les ondes me percutent

Tour à tour

 

Je me perds

Entre la surface

Et le tréfonds

 

Tirée

D’un côté

Aspirée

De l’autre

 

Mon corps ne m’appartient plus

Mes muscles se débattent

Mais ma conscience

Reste figée

Je ferme les yeux

Puis m’évapore

Quand je sors

Je suis recouverte de sable

Dessous

Ma peau est rouge, tourmentée

Mes vêtements et mes cheveux sentent l’eau salée

L’odeur

Me dégoûte

Mon corps est lourd

Incapable

Je me laisse tomber

À genoux

Puis

À plat ventre

Mon visage est tourné vers l’horizon,

Je fixe

Le vide

À l’intérieur de moi

Le soleil brille toujours mais

Au loin

Je ne vois

Que la mort

Pourtant, en regardant la mer

Il me vient encore l’envie

De m’y jeter


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