Aller au contenu

Rassemblement à McGill en soutien aux enfants autochtones.

Photoreportage

Léonard Fiehl

Le samedi 19 octobre dernier, plusieurs dizaines d’étudiant·e·s se sont rassemblé·e·s devant les portes Roddick, sur la rue Sherbrooke, répondant à l’appel de la Indigenous Students Alliance (ISA, Alliance des étudiant·e·s autochtones, en français) et du comité des Affaires autochtones de l’AÉUM (Association étudiante de l’Université McGill). Le rassemblement avait pour but de s’opposer à la décision du gouvernement Trudeau de porter en appel un verdict du Tribunal canadien des droits de la personne émis au début du mois d’octobre. La décision obligerait le gouvernement à verser 40 000$ en dédommagements à chaque enfant autochtone victime des services de protection de l’enfance dans les réserves. Ce même Tribunal avait conclu en 2016 que le sous-financement des services de protection de l’enfance représentait de la discrimination envers les peuples autochtones.

Un enjeu personnel

La petite foule, arborant des affiches peintes de slogans tels que « arrêtez de poursuivre en justice des enfants » et « solidarité avec les enfants des Premières nations » a entendu des chansons traditionnelles ainsi que des discours de plusieurs personnes ayant personnellement été victimes des services de protection de l’enfance.

Noah Favel, membre de la nation crie Poundmaker, créée par le traité  No. 6, en Saskatchewan, a insisté sur le fait que « le gouvernement opprime continuellement des populations qui sont déjà opprimées ». Tomas Jirousek, membre de la nation Kainai de la confédération Blackfoot et commissaire aux affaires autochtones de l’AÉUM, a conclu : « Comprenez à combien d’obstacles nous faisons face […] soyez à l’écoute des étudiant·e·s autochtones quand nous appelons à la solidarité et à l’activisme. »

Trouble à l’AÉUM

L’événement a été précédé par un conflit à l’AÉUM, lorsque, le 18 octobre dernier, de nombreux·ses leaders de la communauté autochtone de McGill ont envoyé une lettre à la VP aux Affaires internes de l’AÉUM, Sanchi Bhalla, demandant sa démission. La lettre, disponible sur le site du McGill Tribune, indique que Bhalla aurait échoué à la tâche de soutenir les étudiant·e·s autochtones en ne partageant pas les informations sur le rassemblement dans le listserv de l’AÉUM, action qui avait été mandatée par le Conseil législatif. Selon la lettre, « les actions de la VP Sanchi Bhalla ont retardé et limité l’efficacité de l’événement » ce qui démontre un « manque de respect pour l’enjeu ainsi que pour le travail accompli par les étudiant·e·s autochtones ».


Articles en lien