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Le coût de la vie mcgilloise est-il rendu accessible ?

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Il y a plus d’un an maintenant, le bâtiment Shatner fermait pour cause de travaux, voyant la mise en pause des services de Midnight Kitchen, unique moyen de se procurer de la nourriture gratuitement sur le campus. En ce mois de septembre, à la surprise de nombre d’étudiant·e·s, les couloirs de briques de Leacock ne sentent plus le café. Le temps des rénovations du bâtiment, Snax disparaît ; le nombre de solutions bon marché pour acheter nourriture ou boissons sur le campus diminue encore. Les dates de réouvertures restent floues, ce qui pose problème lorsque les fermetures durent des mois, voire plus d’un an pour le bâtiment étudiant. Ces travaux qui se propagent sur le campus ne sont pas sans coûts pour les étudiant·e·s, qui ne se voient pas offrir d’alternatives équivalentes. 

L’aspect académique constitue aussi, évidemment, une composante importante de la vie mcgilloise et l’achat de livres de cours en début de semestre représente des frais conséquents. Combien d’étudiant·e·s se sont retrouvé·e·s parmi les étagères des librairies Paragraphe ou Le James, à chercher les livres d’occasions afin de réduire le prix total ? Des élèves, comme Madeline Wilson VP aux affaires universitaires (p. 4), s’engagent pour l’accessibilité des ressources académiques. Certain·e·s professeur·e·s mettent à disposition de leurs élèves des contenus gratuitement. Cependant, beaucoup imposent une liste de lecture extensive, parfois composée de livres dépassant la centaine de dollars. En réaction à ces dépenses, les étudiant·e·s se tournent parfois vers le marché d’occasion qui prend souvent place en ligne, faute de solutions résolument économiques proposées par l’Université. En effet, le système de revente proposé par l’Université n’est pas toujours efficace, car il refuse certaines éditions trop anciennes (qui peuvent, selon le cours, toujours être utilisées), ou propose un prix de rachat des livres relativement bas. Ainsi, le nombre de livres d’occasion proposé à la revente dans la librairie affiliée à l’Université reste restreint. 

Que comprendre donc de ces coûts ? Si une partie de la population étudiante semble ne pas sourciller face à ces dépenses, rendre la vie de campus accessible nécessite que l’administration s’intéresse à ceux·elles dont les parents ne sont pas de potentiel·le·s investisseur·se·s. Le moment des cérémonies de remise des diplômes terminé, il semblerait que l’Université s’empresse de chambouler son campus du centre-ville, effaçant au passage les dorures que les nouveaux·elles alumni doivent garder comme ultime souvenir. McGill n’échoue pas à proposer des services divers à ses étudiant·e·s, que ce soit pour se nourrir ou pour s’équiper en ressources académiques. Au contraire, le campus s’étoffe presque chaque année d’un Starbucks ou d’un magasin officiel sur deux étages où l’on peut trouver des gourdes McGill produites par au moins trois entreprises différentes. En revanche, McGill échoue à proposer de réelles solutions économiques de qualité, qui ne disparaîtraient pas au gré de coups de marteau piqueur sur le campus, ou qui ne seraient pas le fruit de partenariats avec des sociétés à but lucratif. La vie à McGill, qu’elle soit dépensière ou non, coûte cher et l’on peut douter de la vigueur des efforts de l’administration pour y lutter. 


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