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Changements climatiques : adoption de l’Article 6

Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques à Cancun, Mexique.
Deuxième volet d’une série de cinq articles par une membre de la Délégation de la jeunesse canadienne.

Le vendredi 3 décembre, la salle des négociations était pleine de jeunes et de représentants d’organismes non gouvernementaux. Le président de l’assemblée a même mentionné à quelques reprises cette forte présence qui était plus qu’inhabituelle. La fin des négociations concernant l’Article 6 de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) marque le premier consensus obtenu depuis le début de la Convention de Cancun (CdP16). Cette décision a été accueillie avec satisfaction puisque que des répercussions positives sur la jeunesse accompagneront la mise en pratique de cet article portant sur l’éducation, la formation et la sensibilisation de la population.

La partie n’était pas gagnée d’avance;la session qui devait durer quatre-vingt-dix minutes s’est allongéed’une vingtaine de minutes. Au début, les États-Unis montraient peu de collaboration envers les interventions. Des mésententes quant aufinancement des activités de sensibilisation et de formation ralentissaient le rythme des négociations. Pour ramener les négociateurs à l’agenda, la République Dominicaine a exprimé d’un ton ferme le besoin d’en venir à un accord. Cette intervention a été bien accueillie de la part des observateurs. Après la crainte de voir la fin des négociations reportée, les pays ont finalement trouvé consensus sur le nouveau texte de l’Article 6.

Grâce à ceci, les enfants sont maintenant inclus dans la CCNUCC. En effet, Madame Donna Goodman, de l’Earth Child Institute, a partagé son enthousiasme.Elle affirme que les enfants héritent déjà des impacts des changements climatiques.L’Article 6 permet maintenant de reconnaître l’importance du droit de la jeunesse de bénéficier d’un avenir sain. Avec la crise grandissante du climat, les jeunes risquent de voir ce droit bafoué. Madame Goodman mentionne également que les jeunes ont le pouvoir de faire une différence. Sans aucun doute, l’adoption de cet article leur conférera davantagede place dans le débat.

La mise en application de l’Article 6 permettra de développer des programmes d’éducation sur les changements climatiques par des organismes intergouvernementaux tels que l’Unicef, la FAO ou l’UNESCO.L’Article 6 ouvre non seulement les portes à des campagnes de sensibilisation sur les changements climatiques auprès de la jeunesse, mais aussi auprès des générations plus âgées afin de les familiariser avec l’importance du respect des droits de la jeunesse en matière de changements climatiques.

Une jeune Haïtienne âgée de quatorze ans accompagnait Madame Goodman après la fin des négociations:«Ce n’est pas qu’une question concernant notre futur, c’est que nous pouvons aussi faire partie de la solution. Nous avons l’espoir, l’imagination, l’énergie, mais il ne nous manquait que d’un peu plus de soutien des leaders politiques » affirme-t-elle. Elle présentait d’ailleurs le projet Eco-Haïti, dont elle fait partie, initié par des jeunes Haïtiens. Il s’agit du développement d’infrastructures plus écologiques qui répondent davantage à des critères de développement durable. Malgré la bonne nouvelle de l’Article 6, cette jeune Haïtienne semble avoir un doute sur un aboutissement réel : « Les négociations pour éviter le pire des changements climatiques durent depuis toujours. Nous,les jeunes, sommes fatigués de les voir parler alors que cela devrait être déjà réglé. Les pays disent qu’ils vont le faire, alors ils n’ont qu’à le faire maintenant. »

Néanmoins, grâce à l’Article 6, davantage d’initiatives seront implantées pour préparer les jeunes à la venue des changements climatiques. L’éducation et la formation sont les fondements d’une prise en charge. Avec ces atouts en main, les jeunes seront en mesure de s’impliquer dans le développement de solutions.


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