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Tumulte à l’AÉFA

Les élections de l’AÉFA ont été marquées de controverses et de démissions.

Capucine Lorber | Le Délit

Durant la semaine de ses élections, l’Association étudiante de la Faculté des arts (AÉFA, AUS en anglais, ndlr) a vu la controverse entourant le cours de POLI 339 prendre de l’ampleur. Le cours, qui offrirait, si approuvé, un programme d’échange avec l’Université hébraïque de Jérusalem, en Israël, a suscité de vives réactions de la part de la communauté étudiante. Plusieurs ont condamné l’initiative par souci pour les étudiant·e·s palestiniens·ne·s, qui pourraient être victimes d’exclusion. L’association des Étudiant·e·s de McGill en solidarité avec les droits humains palestiniens (Students in Solidarity with Palestinian Human Rights ou SPHR McGill en anglais, ndlr) a affirmé dans une publication sur Facebook que le cours servirait à « perpétuer la normalisation dangereuse de l’occupation israélienne de la Palestine ».

Une approbation

La loi québécoise stipule que tout nouveau frais relié à un cours universitaire doit être approuvé par l’association étudiante concernée. Une motion à cette fin n’était pas passée, faute d’une voix, avec neuf abstentions lors d’une réunion du Conseil législatif de l’AÉFA le 30 janvier dernier. Dans un communiqué envoyé le 12 février, l’AÉFA a indiqué que ses membres exécutifs uniquement avaient voté pour approuver les frais, citant l’urgence de la situation et le fait que toutes les informations nécessaires n’avaient pas été rendues disponibles pour le Conseil législatif. Toutefois, deux jours plus tard, la secrétaire générale de l’AÉFA, Sophie Zhao, ainsi que le secrétaire général adjoint, Nathan Mendel, ont annoncé la suspension de la décision prise par l’exécutif.

Vote illégitime ?

Zhao et Mendel ont indiqué que la suspension de l’approbation accordée par l’exécutif était due fait que le vote avait pris place via l’application Facebook Messenger, ce qui le qualifierait d’inconstitutionnel. Selon le v‑p aux Communications de l’AÉFA, Jamal Tarrabain, trois votes ont eu lieu dans la conversation de groupe, mais les résultats du premier ont été les seuls considérés. Zhao et Mendel prévoient examiner le processus du vote et en présenter la conclusion lors de la réunion du Conseil législatif le 27 février prochain. 

Retombées du vote

Le 20 février dernier, l’AÉFA a émis un communiqué annonçant la démission de deux membres de son exécutif, soit le v‑p aux Affaires internes, Billy Kawasaki, et l’un des représentants de la faculté à l’Association étudiante de l’Université McGill (AÉUM, SSMU en anglais, ndlr), Andrew Figueiredo. La présidente de l’AÉFA, Maria Thomas, a indiqué que la démission de Kawasaki était le résultat du stress et du harcèlement entourant le récent vote de l’exécutif.

Figueiredo, quant à lui, citait des raisons personnelles pour sa démission. Il a admis, à la réunion du Conseil législatif du 14 février, avoir tenté de convaincre un·e autre membre de l’exécutif, via un message privé, de voter d’une certaine façon.

La présidente a aussi avoué avoir exercé de la pression sur un·e autre membre afin d’influencer son vote.

Retour aux élections

Voilà donc le contexte dans lequel les étudiant·e·s de la Faculté des arts ont voté pour la prochaine administration de leur association étudiante. Il est à noter que les seul·e·s membres actuel·le·s à se présenter de nouveau pour un poste au sein de l’exécutif étaient Kim Yang, réélue v‑p Sociale, Jamal Tarrabain, en ce moment v‑p aux Communications mais élu président, et Chloe Kemeni, présentement v‑p aux Affaires académiques, élue Sénatrice. Aucune de ces personnes n’a voté « oui » à l’approbation des frais liés au cours POLI 339, selon un résumé de la conversation Facebook Messenger distribué par l’AÉFA.

Grand nombre de candidat·e·s se sont présenté·e·s en promettant de militer pour une amélioration des services de santé mentale.

Enjeux populaires

Grand nombre de candidat·e·s se sont présenté·e·s en promettant de militer pour une amélioration des services de santé mentale. Toutefois, en général, les candidat·e·s ayant remporté leurs élections sont ceux·celles qui ont indiqué une volonté de travailler pour l’accessibilité, la transparence, l’augmentation d’opportunités professionnelles ainsi que la responsabilisation de l’AÉUM et l’AÉFA. Pour une liste détaillée des nouveaux·elles élu·e·s, voir l’encadré ci-contre.


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