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Les Verts ont le vent dans les voiles

Le Parti Vert du Canada cherche à faire des gains aux élections du 21 octobre

La cheffe des Verts, Elizabeth May

De toutes les roches que Justin Trudeau peut avoir dans son soulier, la question environnementale est sans aucun doute une des plus grosses. La dichotomie reprochée au gouvernement libéral, entre ce qui est dit et ce qui est fait, a de quoi faire réagir la population, les ONG, les militants et même les journaux étrangers. Par exemple, un éditorial du New York Times titre « Justin Trudeau’s Two-Faced Climate Game » (« Le jeu à double face de Justin Trudeau sur le climat »), alors qu’un autre du Guardian opte plutôt pour « Stop swooning over Justin Trudeau. The man is a disaster for the planet » (« Arrêtez de vous languir pour Justin Trudeau : il est mauvais pour la planète » ). De quoi mettre en valeur les propositions environnementales de partis considérés comme étant plus progressistes, tels que le Nouveau Parti Démocratique (NPD) et le Parti Vert du Canada (PVC).

Progressions et déclins

En vue des élections à venir, une augmentation du nombre de sièges de ces partis ne semble pas si saugrenue. Après tout, l’enjeu de l’écologie et des changements climatiques occupe depuis quelque temps une place de plus en plus importante dans la sphère médiatique et politique québécoise. Au niveau provincial, Québec Solidaire (QS) est devenu un groupe parlementaire entre autres en mettant ses mesures écologiques à l’avant-plan, alors que le Parti Vert du Québec s’est manifesté comme une option jeune et nouvelle (par exemple, la moyenne d’âge de ses candidats était de 34 ans). 

De surcroît, un récent sondage commandé par Le Journal de Montréal met côte à côte le NPD (8%), le Parti Populaire du Canada (PPC) (6%) et le PVC (5%) dans les intentions de vote au Québec. Bien que prématurées et précaires, ces données semblent confirmer le déclin du NPD. En entrevue à CTV, Thomas Mulcair, ancien chef du NPD et ancien ministre de l’Environnement du Québec, a confié que le Parti Vert pourrait s’avérer être la parfaite option pour les « progressistes cherchant un refuge en ce qui a trait aux enjeux environnementaux ». Ce désaveu de l’ancien chef, nonobstant ses motivations sous-jacentes, pèse lourd sur la confiance de l’électorat envers le NPD. 

Un mouvement pan-canadien

Par ailleurs, cette tendance verte est loin de ne se manifester qu’au Québec. Des articles parus ce mois-ci à travers le pays, tels que « Greens’ Day » (« Le jour des verts ») de Maclean’s ou « Elizabeth May croit le temps venu pour les verts » du Devoir, notent justement cette croissance, précisant notamment le fait qu’il y a présentement à travers les provinces dix députés verts (en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, en Ontario,  à l’Île-du-Prince-Édouard et au gouvernement fédéral). En outre, Maclean’s souligne que, si d’autres pays réussissent à avoir davantage de sièges verts, c’est principalement parce que la majorité de ces pays ont adopté un système de scrutin proportionnel, ce qui n’est pas le cas présentement au Canada.

Il ne semble pas y avoir eu de réel examen de conscience post-Mulcair au sein du NPD. La principale difficulté du parti résidait (et réside toujours) dans son retour comme tiers parti, dans son positionnement au sein de la bipolarité Libéraux-Conservateurs. Elizabeth May et son parti ont pris la balle au bond, bénéficiant d’ailleurs de plus en plus de fonds. Ainsi, il  va sans dire que ce nouvel alignement politique pourrait, comme c’est arrivé dans de nombreux pays, laisser place cette année à un plus grand nombre de députés verts.


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