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Protéger le français à McGill

Le Délit rencontre Héloise Huynh, commissaire aux affaires francophones de l’AÉUM.

Iyad Kaghad | Le Délit

Le Délit (LD) : En quoi consiste ton rôle et à quoi t’engage-t-il ?

Héloïse Huynh (HH) : Je suis une représentante de la francophonie au sein de l’AÉUM (Association Étudiante de l’Université McGill, SSMU en anglais, ndlr), en collaboration avec le v.-p. aux affaires internes, qui s’assure que les droits des francophones soient respectés sur le campus. On veut aussi promouvoir la francophonie ; récemment, j’ai formé la nouvelle commission des affaires francophones de l’AÉUM, qui regroupe des acteurs et des actrices de différents comités et associations, dont l’OFM (Organisation de la francophonie à McGill, ndlr) et le Délit, qui ont vraiment de beaux projets pour la francophonie à McGill.

LD : Pourquoi cette commission a‑t-elle été créée et quels sont ses projets ?

HH : Elle a été créée à cause du désistement d’une des v.-p. de l’AÉUM, ce qui faisait que la francophonie retombait dans le portfolio du v.-p. aux affaires internes. Ce dernier a décidé de créer le poste de commissaires aux affaires francophones pour qu’il y ait quelqu’un au sein de l’AÉUM qui se concentrerait spécifiquement sur la francophonie. Je trouve ça bien, la francophonie est un enjeu tellement important à McGill, elle prend de plus en plus d’importance, donc le fait que l’on ait ouvert un nouveau poste à l’AÉUM, ça prouve que les gens sont à l’écoute et que les choses peuvent peut-être avancer.Côté initiatives, on a décidé de s’attarder sur les traductions, on voudrait avoir plus de rigueur dans les traductions qui sont produites dans les divers documents que les étudiants reçoivent. On voudrait établir des exigences claires que les traducteurs ou traductrices respectent. On aimerait également créer un sous-comité qui se pencherait sur le droit de présenter un travail en français. C’est une règle assez récente à McGill, mais on se demande si elle est bien appliquée ou non, si elle est juste ou non. On aimerait consulter les étudiants, les professeurs et les membres de l’administration à ce sujet pour essayer de clarifier les choses, parce qu’il y a des gens qui disent avoir eu une mauvaise expérience avec ce droit-là, qui se sont sentis un peu lésés. On voudrait aussi créer une nouvelle infolettre pour les francophones et les francophiles, histoire de canaliser tous les efforts de la francophonie, puis pouvoir communiquer tout ça à raison d’une fois par semaine aux étudiants. Enfin, on aimerait aussi faire un sondage, pour voir comment les étudiants se sentent par rapport à la francophonie et au bilinguisme de McGill. C’est vraiment grâce au sondage que l’on pourra formuler des recommandations pour l’année prochaine et s’assurer qu’il y ait une pérennité de la commission.

À la fin de cette année, nous produirons une liste de recommandations pour l’association étudiante.

LD : Comment assurer la continuité des initiatives créées cette année ?

HH : À la fin de cette année, nous produirons une liste de recommandations pour l’association étudiante, on aimerait justement guider la prochaine commission, si elle existe toujours l’an prochain, avec des objectifs clairs. [Pour les traductions, par exemple], on a un sous-comité qui cherche à établir des balises strictes afin que l’AÉUM puisse recruter des traducteurs qualifiés chaque année. Nous voudrions assurer la pérennité de ces postes et la qualité du travail produit.

LD : Qu’est-ce que la francophonie signifie pour toi, dans le contexte mcgillois ?

HH : Dans le contexte mcgillois, je trouve que c’est un enjeu central. Il y a tellement d’étudiants francophones, québécois ou provenant de pays francophones, on est une grande proportion, et il y a beaucoup d’étudiants étrangers qui veulent apprendre le français. Donc c’est quelque chose qui, je pense, est très valorisé à McGill et je trouve important qu’il y ait une entité qui s’occupe de la promouvoir et de la protéger. Elle est fragile malgré tout, nous sommes dans un écosystème anglophone.

LD : Quelles améliorations pourraient être apportées à McGill, selon toi, niveau francophonie ?

HH : Je trouve qu’il y a un morcellement d’informations sur la francophonie. Il y a toutes sortes d’initiatives francophones, vraiment formidables sur le campus, mais pas vraiment d’endroit où elles sont toutes regroupées. Je pense qu’il est important de réunir toutes ces personnes, pour qu’on puisse plus facilement partager nos informations avec le public francophone. On aimerait donc resserrer les liens, pour obtenir plus de transparence aussi, et plus de rigueur dans le travail que tout le monde fait.


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