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Les étudiant·e·s votent oui

Les étudiants ont voté pour remplacer Redmen et financer une politique anti-violence.

Capucine Lorber | Le Délit

L’AÉUM (SSMU en anglais, ndlr) l’a annoncé officiellement le 13 novembre : le changement du nom des équipes sportives de l’Université, les Redmen, est approuvé et soutenu par la majorité des étudiant·e·s de McGill puisqu’exactement 78,8 % sont favorables au changement. Dans un communiqué publié sur le site de l’Association Étudiante, les responsables du projet, Tomas Jirousek, le commissaire aux affaires autochtones, ainsi que l’équipe exécutive de l’Association Étudiante de l’Université McGill se sont félicités de cette nouvelle. Elle démontrerait que « notre corps étudiant prend en considération les expériences vécues par les étudiant·e·s autochtones et qu”il est prêt à travailler vers la création d’un environnement universitaire sécuritaire et respectueux ».

Tomas a souhaité réagir pour Le Délit et s’avoue être « extrêmement content des résultats du référendum ». Il s’estime confiant « pour la suite des étapes du changement du nom ». Il conclut en précisant qu’en « tant que corps étudiant, nous nous battons pour la réconciliation et ce sont ses valeurs qui permettront de guider les relations futures entre les étudiant·e·s autochtones et McGill ».

78,8 % sont favorables au changement.

Lutte contre les violences sexuelles

Les étudiants devaient aussi donner leur avis sur la création de frais contre les violences sexuelles (Anti-violence fee Levy en anglais, ndlr) pour accorder un fond au comité de la Politique de lutte contre les violences sexuelles et genrées (Gendered and Sexual Violence Policy, ou GSVP en anglais, ndlr), créé en 2017, dont Bee Khaleeli et Priya Dube sont responsables.

En effet, cette allocation supplémentaire a pour but de financer le service d’aide aux personnes victimes de violences sexuelles. Ce service a un prix puisqu’il engendrera des frais

supplémentaires de 0,45 dollars par semestre et par étudiant·e. Les résultats du référendum ont démontré le soutien de presque 80% des votant·e·s.

La non-gratuité des services a toutefois fait débat au sein de l’Université. Suite à la période de référendum, le sénateur Bryan Buraga a réagi en écrivant une lettre ouverte au McGill Tribune où il dénonçait le manque d’action de l’AÉUM face à l’urgence de la situation. Ce dernier a aussi souligné précisément la nécessité d’un service gratuit pour tous·tes les survivant·e·s de violences sexuelles. Dans le cadre de la lettre, celui-ci a pris la parole publiquement pour la première fois sur le fait d’être lui-même un survivant de violences sexuelles, subies au cours de sa première année et dont il avoue toujours vivre les conséquencs aujourd’hui.

Bryan Buraga a aussi tenu à dénoncer l’injustice qu’il perçoit quant à l’allocation des fonds dépensés à la soirée d’Halloween, où près de 10000 dollars avaient été dépensés en taxi Uber, tandis que le GSVP manque depuis l’année dernière de financement et que l’Association Étudiante est actuellement en déficit budgétaire. Tre Mansdoerfer, président de l’association, a rétorqué au Délit qu’il s’agissait de « deux conversations très différentes » puisqu’allouer une nouvelle partie du budget à une certaine cause n’est pas comparable à une simple dépense ponctuelle. En s’adressant au Délit, Bryan Buraga considère tout de même que « L’AÉUM a manqué à sa promesse de soutenir les survivant.e.s de violences sexuelles en ne trouvant pas les fonds nécessaire pour le GSVP ». Il reste malgré tout
« optimiste » suite aux résultats des votes qui montrent que les étudiant·e·s mcgillois·es soutiennent cette cause.

D’autre part, le Centre des Agressions Sexuelles géré par l’AÉUM (SACOMSS) souhaitait pouvoir être autorisé à utiliser 10% de leur budget dans des affaires externes. La décision des étudiant·e·s a été positive. En effet, ces fonds permettront de défendre et de lutter en faveur des victimes de violences sexuelles à travers la ville de Montréal.

L’AÉUM a manqué à sa promesse de soutenir les survivant.e.s de violences sexuelles en ne trouvant pas les fonds nécessaire pour le GSVP.

L’enjeu environnemental

Les problématiques environnementales sont aussi visiblement une préoccupation majeure des élèves mcgillois·es, puisque la motion sur l’environnement a été soutenue par presque 80% des étudiant·e·s. Celle-ci permettra aux Fonds Verts, mouvement étudiant engagé à entreprendre une transition écologique, créé en 2007, à recevoir 1,25 dollar par étudiant et par semestre.

Autre changement dans la lutte contre le gaspillage ; le club des couverts (Plate Club en anglais, ndlr), qui propose de prêter du matériel de cuisine aux clubs de l’Université, sera également soutenu financièrement par l’AEUM à raison de 0,14 dollars par semestre.

Enfin, une dernière motion a été approuvée favorablement ; celle du Réseau de Ressources Arabes pour étudiant·e·s, qui demandait une aide financière de 0,50 dollars. En effet, le réseau qui propose aux élèves du campus de se familiariser avec la culture arabe à travers des stages et des ateliers a reçu 58,1% des voix en sa faveur.


Les résultats en chiffres

Taux de participation :  27,9%

Pour renommer les équipes sportives : OUI, 78,8%

Pour la création de frais anti-violence : OUI, 79,4 %

Pour les frais à l’intention du Réseau des étudiant·e·s arabes : OUI, 58,1%

Pour les frais à l’intention du Club des couverts : OUI, 76%

Pour les frais environnementaux : OUI, 83,6%

Pour la restauration des fonds du SACOMSS : OUI, 80,7%


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