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Le 1% qui donne 1%

One for the world McGill a tenu un événement caritatif sur le campus. 

C’est au sous-sol du pavillon Bronfman que s’est tenu le premier événement mcgillois de l’organisme One for the World, le vendredi 9 novembre. L’organisation, basée sur le principe de l’altruisme efficace, incite ses membres à s’engager, une fois leurs études terminées, à verser 1% de leur salaire à des organismes caritatifs. One for the World a été fondée en 2014 par deux étudiants au MBA de la Wharton School désirant enseigner les principes de l’altruisme efficace à leurs collègues de classe.

L’antenne mcgilloise est la première mouture canadienne de l’organisation et a été fondé en 2018 par les étudiantes Leila Sabbah et Czara Awad après avoir été contactées par l’organisation One for the World de l’Université Columbia. « Le but de tous les chapitres, dont McGill, est d’organiser une pledge week dans le but d’inciter les étudiant·e·s sur le campus à s’engager [à donner 1% de leur salaire] après en avoir discuté durant la session », expliquent-elles. 

Jouer pour donner 

La soirée était organisée autour du concept de « Jouer pour donner » (Giving Game en anglais) où trois organisations caritatives étaient présentées aux participant·e·s qui devaient par la suite délibérer pour tenter de jauger l’efficacité de chacune et établir pour laquelle de ces organisations un don serait le plus utile. 

La première organisation à être présentée a été la Fondation contre la malaria, un organisme investissant dans l’achat de filets insecticides en Afrique subsaharienne pour lutter contre la propagation de la malaria. Il a été expliqué que 100% des dons venant du public étaient utilisés pour l’achat des filets.

L’organisation, basée sur le principe de l’altruisme efficace, incite ses membres à s’engager, une fois leurs études terminées, à verser 1% de leur salaire à des organismes caritatifs. 

Ensuite a été présentée la fondation Make a Wish, qui œuvre à réaliser les souhaits des enfants atteints d’une maladie incurable. Les souhaits réalisables par la fondation sont assez variés, par exemple la rencontre d’une célébrité ou encore permettre à l’enfant passer la journée dans la peau d’un pompier. 

Enfin, la fondation Give directly vise à éliminer les intermédiaires entre les donateurs et les récipiendaires de l’aide. En effet, la fondation établit une liste de personnes dans le besoin au Kenya, en Ouganda et au Rwanda à qui des fonds sont directement transférés par virement bancaire. La logique derrière l’entreprise est de permettre aux personnes recevant les dons de choisir elles-mêmes leurs priorités. 

Donner efficacement

L’altruisme efficace est un mouvement social et philosophique affirmant l’importance de la réflexion rationnelle pour déterminer le meilleur moyen d’aider les autres. Cette forme d’altruisme, défendue aux États-Unis par des personnalités publiques comme le philosophe populaire Peter Singer ou le cofondateur de Facebook, Dustin Moskovitz, se transpose dans le monde de la philanthropie par l’analyse de l’efficacité des organismes caritatifs. 

Les critères d’efficacité peuvent comprendre le nombre de personnes bénéficiant de l’aide d’un organisme, le rapport coût/bénéfice ou encore la gravité des problématiques abordées. « En gros, il s’agit de mieux faire le bien », résume succinctement Evan McVail, directeur de l’exploitation de One for the World au Canada et présentateur principal de la soirée. 

Bien que le mouvement gagne de plus en plus d’adeptes, il n’est pas exempt de critiques. En effet, certain·e·s, comme la fondation Charity Navigator, critiquent le caractère moralisateur de ce type de mouvement. 

D’autres critiquent aussi les méthodes mêmes de ces structures caritatives ; celles-ci ne feraient que chercher à redonner aux plus démunis, sans pourtant se questionner sur les raisons structurelles des inégalités de leur société, que ces organismes tentent justement de combattre.


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