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Au cœur du débat se trouve le cœur du Québec

L’organisme Force Jeunesse a organisé un débat entre les jeunes militants des principaux partis politiques provinciaux. 

Gloria Francois | Le Délit

À quelques mois du déclenchement des élections générales, l’organisme Force Jeunesse a organisé il y a environ deux semaines un débat des représentant.e.s jeunes des quatre principaux partis politiques québécois.

Étaient présent.e.s :

  • Marc-André Bouvette, président du Comité national des jeunes du Parti québécois (PQ);
  • Annabelle Lalumière-Ting, candidate de Québec solidaire (QS) dans Orford ;
  • Kevin Paquette, président de la Commission de la relève de la Coalition avenir Québec (CRCAQ);
  • Stéphane Stril, président de la Commission-Jeunesse du Parti libéral du Québec (CJPLQ).

Finances publiques

À cause du vieillissement de la population , plusieurs postes de dépenses, notamment en santé et en soins à domicile, devraient voir leurs dépenses s’accroître très rapidement dans les prochaines années. En effet, le Parti québécois s’inquiète beaucoup de l’état des services de santé pour les aînés ainsi que de leur qualité de vie. Selon le bimensuel Les Affaires, en 1941, le Québec comptait dix travailleurs pour un retraité. En 2010, le ratio était de cinq pour un et il devrait tomber à deux pour un en 2031.

Pour la CAQ, le vieillissement de la population est un enjeu très important. La CAQ veut s’assurer de mesurer l’impact de toutes les politiques sur les aînés et d’y inclure les aînés afin de s’assurer de trouver les solutions adaptées à leurs besoins . « Pour maintenir le même niveau de service public au Québec, nous n’aurons pas le choix d’avoir un certain support à ce niveau-là. Il faudra prendre des décisions : chaque contribuable devra en avoir pour son argent. » conclut Kevin Paquette de la Commission de la relève de la CAQ.

« Ce défi nous amène directement au défi démographique du Québec. Plusieurs solutions [sont envisageables]: la robotisation et l’automatisation, et bien-sûr l’immigration. De plus, pour les aînés, le PLQ compte investir dans les infrastructures déjà mises en place par l’augmentation du nombre d’intervenants » avance Stéphane Strill de la Commission Jeunesse du Parti libéral du Québec. Dans la même veine, Québec solidaire veut assurer une bonne qualité de vie aux générations futures.

Le test des valeurs 

Ce test forcerait les immigrants à connaître les valeurs  définissant la nation québécoise, selon les propos de François Legault, chef du parti, dans Le Devoir. « Nous voulons doubler le montant attribué à la francisation des immigrants et revoir le modèle d’intégration : un modèle plus rigoureux pour le nouvel arrivant » affirme Kevin Paquette.

Mobilité

La mobilité est un enjeu important dans toutes les régions du Québec. Le gouvernement doit toutefois choisir les avenues prioritaires de mobilité, autant pour les régions urbaines que pour les autres régions, au niveau de l’offre de transport en commun et de transport inter-cité.

Au Parti québécois, on propose le Grand Déblocage, projet décrit comme étant « la plus grande offensive anti-congestion au Québec ». « En plus de réduire de plus de 10% le trafic autour de Montréal, c’est aussi un appui pour les lignes bleue et orange, tout cela dans le même échéancier. Le REM (Réseau express métropolitain, ndlr) n’est qu’un projet pour faire fructifier les actifs de la Caisse de dépôt et placement du Québec » dit le président du Comité national des jeunes du Parti québécois, Marc-André Bouvette.

Le Réseau express métropolitain (REM) est un projet visant à construire l’un des plus importants réseaux de transport automatisé au monde et le plus grand projet de transport collectif des 50 dernières années au Québec. Avec ses 67 km et ses 26 stations, le REM a pour objectif de permettre une circulation rapide au centre-ville de Montréal, sur la Rive-Sud, la Rive-Nord, dans l’Ouest-de‑l’Île et à l’Aéroport Pierre-Eliott Trudeau.

« Contrairement au Grand Déblocage, le REM est le fruit de plusieurs années d’études en terme de mobilité.  Pour atteindre la modernité, il nous faut un transport comme le REM. Il faut se concentrer sur le long-terme », dit Stéphane Stril. D’ailleurs, le REM est appuyé par la CAQ. Toutefois, la Coalition Avenir Québec veut aussi utiliser des solutions innovantes pour réduire le trafic, tels que l’autopartage et le covoiturage dans la grande région de Montréal.

Pour Québec solidaire, il y a deux fronts : l’accessibilité et l’amélioration des infrastructures. Pour Annabelle Lalumière-Ting, il faut  travailler sur le front actuel, immédiat, qui est l’accès aux transports et on ne peut laisser au privé le transport interrégional.

Éducation

Pour QS, il faut mettre fin aux subventions données aux écoles privées. « 72% des parents des élèves fréquentant les écoles privées québécoises gagnent au-dessus de 100 000$ par an. On doit redistribuer le tout. Nous avons de belles ressources humaines dans le secteur d’éducation, on doit leur donner les moyens dont ils ont besoin. » dit Annabelle Lalumière-Ting.

« Pour les universités, un nouveau mode de financement vient d’être annoncé avec une nouvelle grille de financement plus équitable, indépendamment du nombre d’élèves. Celui-ci reflète plus le type de faculté  dans laquelle l’étudiant étudie » a affirmé M. Stril de la CJPLQ. La CAQ s’est aussi positionnée sur le même axe que le PLQ à ce niveau. Néanmoins, Kevin Paquette a ajouté que la CAQ aimerait « revoir le mode de financement des cégeps et aider à contrer l’exode des jeunes en régions. »

Par ailleurs, le Parti québécois vient tout juste de proposer une loi qui peut témoigner de leur engagement pour la jeunesse québécoise : l’État québécois ne pourra plus réduire les dépenses ou limiter les investissements en éducation : autant pour les Centres de la petite enfance (CPE) que pour les universités. Le PQ s’engage à réduire graduellement le financement des écoles privées comme l’a expliqué Marc-André Bouvette.

Développement économique et relations de travail

Dans les dernières années, le PLQ a entamé une grande réforme de décentralisation des gouvernements de proximité. C’est ce que la CJPLQ veut continuer à mettre en avant pour le développement des régions. Pour la CAQ, les actions nécessaires à poser comportent notamment l’accès à l’internet haute vitesse pour toutes les régions ainsi que l’allocation de plus de moyens pour Investissement Québec pour les régions et l’entrepreneuriat québécois. Pour le Comité national des jeunes du Parti québécois, cet équilibre réside plutôt dans le répit réglementaire  au niveau des taxes et impôts pour les PME (petite et moyenne entreprise, ndlr) québécoises en phase de démarrage ainsi qu’un soutien aux exportations avec une bonification  des budgets à l’aide à l’exportation.


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