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Refonte des Services aux étudiants

L’administration sort de son silence après les critiques du semestre dernier.

Sébastien Oudin-Filipecki | Le Délit

Jeudi dernier, l’administration mcgilloise organisait une table ronde en présence des différents acteurs de l’aide aux étudiant·e·s et de la presse étudiante, afin de dévoiler sa nouvelle stratégie en ce qui concerne les Service aux étudiants. 

Autour de la table étaient rassemblés tou·te·s les directeur·trice·s des différentes branches des Services aux étudiants de l’Université, des représentants de l’Association des étudiant·e·s en premier cycle de l’Université McGill (AÉUM ou SSMU en anglais) ainsi que des membres des différents services de l’AÉUM (Peer Support Centre, l’Union for Gender Empowerment, Walksafe, le Sexual Assault Centre of the McGill Students’ Society etc.), tout ceci sous l’œil d’Ollivier Dyens, Premier vice-principal exécutif adjoint aux études et à la vie étudiante. 

Changements en perspective

La réunion a débuté par une présentation de l’actuelle directrice générale des Services aux étudiants, Martine Gauthier, qui a déclaré vouloir « mieux communiquer avec les étudiant·e·s » et que bien que ces derniers avaient eu le sentiment de ne pas être écoutés, les Services aux étudiants « étaient vraiment intéressés d’entendre leurs voix ».  Mme Gauthier faisait certainement référence à une pétition critiquant la fusion des services de santé mentale mcgillois, lancée le semestre dernier, ayant recueilli plus de 1 000 signatures et qui avait suscité une réponse de l’administration, qui promettait d’engager un plus grand nombre de thérapeutes.

C’est donc sans surprise que l’un des premiers points abordés lors de la réunion fut la réforme des services de santé mentale. Mme Gauthier a commencé en annonçant que, selon une étude menée par l’Université, plus de 60% des utilisateurs·trices disaient avoir eu des difficultés à accéder aux Services de counseling et de santé mentale et que de nombreux étudiant·e·s avaient fait état de longs temps d’attente entre la première consultation et un suivi approprié. 

Mme Gauthier a ainsi poursuivi en expliquant que, fort de ce constat, les Services aux étudiants avaient décidé d’apporter de nouveaux changements.

Ainsi, dès cette année, les Services de counseling (ou Counseling Services en anglais) deviennent l’interlocuteur privilégié des étudiant·e·s souhaitant obtenir de l’aide, combinant une équipe composée de psychologues et de thérapeutes et absorbant du même coup les Tutorial services. De plus, les médecins psychiatres sont désormais regroupés à part dans une nouvelle branche baptisée Psychiatric Services (Services de Psychiatrie) qui fonctionne comme une sous-unité des Services de counseling et que les étudiant·e·s ne peuvent utiliser sans avoir été d’abord référés par un médecin généraliste ou un thérapeute, à l’exception, bien sûr, des consultations d’urgence.

La directrice générale justifiait ces nouveaux ajustements par souci de simplification la démarche des étudiant·e·s souhaitant recevoir de l’aide. Elle nota que l’Université avait engagé plus de psychiatres et de thérapeutes et prolongé les heures d’ouverture des Services de counseling, afin de mieux répondre aux besoins des étudiant·e·s. Remarquons que ces transformations ont d’ailleurs mis en lumière le manque d’espace dans le pavillon des Services aux étudiants William et Mary Brown. En effet, l’agrandissement des Services de counseling au 4ème étage et la création des Psychiatric Services ont forcé le Bureau de la vie religieuse et spirituelle (McGill Office of Religious and Spiritual Life ou MORSL en anglais, ndlr)  à déménager temporairement au Collège Presbytérien au 3495 Rue University.

En ce qui concerne le Service de santé pour les étudiant·e·s, sa directrice, la Dre Hashana Perera a annoncé que le service avait doublé son nombre de médecins et que des efforts étaient en cours afin de moderniser le système de prise de rendez-vous en permettant aux étudiant·e·s de le faire électroniquement plutôt que par téléphone.

De plus, celle-ci mentionna les nouvelles mesures mises en place par l’Université face à la crise au fentanyl.

Efforts de consultation

Poursuivant son exposé, Mme Gauthier a détaillé de façon plus large la politique des Services aux étudiants en ce qui concerne la communication avec le corps étudiant. Elle déclare vouloir faire de la consultation étudiante une « priorité » en invitant notamment des représentants de l’AÉUM et de l’AÉCSUM (Association étudiante des cycles supérieurs de l’Université McGill, ou PGSS en anglais, ndlr) à siéger sur les comités de recrutement des membres du personnel et en collaborant plus avec le Comité du sénat des services aux étudiants.

Cette dernière a aussi annoncé que d’ici août 2018, l’Université espérait rassembler le Service de santé pour les étudiant·e·s, les Services de santé mentale et les Psychiatric Services en une seule et même unité baptisée Student Health and Wellness Hub afin que l’on ait plus à devoir choisir entre trois entités avec des bureaux et un système d’archives différents. 

Aussi, Mme Gauthier a insisté sur le fait que cette réunion avait aussi pour but de resserrer les liens entre les Services aux étudiants et les groupes de soutien étudiants, tel le Peer Support Centre, l’Union for Gender Empowerment ou encore la McGill Nightline soulignant que « les Services aux étudiants ne pouvaient subvenir seuls aux besoins des étudiant·e·s en matière de santé mentale »

Enfin, la réunion s’est conclue par une séance de questions lors de laquelle, suite à une question du McGill Tribune la directrice du Bureau de soutien aux étudiant·e·s en situation de handicap, Teri Phillips a pu confirmer que la procédure de test afin de diagnostiquer le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité était désormais plus courte (5 heures environ) afin de mieux répondre aux besoins des étudiant·e·s. Une autre question, émanant de l’Union for Gender Empowerment qui désirait savoir si plus de ressources étaient dédiées  à soutenir les étudiant·e·s s’identifiant comme transgenres, a permis au Dre Perera de confirmer que plusieurs médecins du Service de santé avaient été formés à l’hormonothérapie et qu’elle souhaitait « étendre » cette formation à plus de membres du personnel médical et ce dans l’optique de rendre, comme l’avait souligné Mme Gauthier les services aux étudiants plus « inclusifs ». 


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