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Du McGill Délit Français à ICI Musique Radio-Canada

Entrevue avec Josée Bellemare, rédactrice en chef du Délit en 1991.

Alors qu’elle était étudiante à la faculté de gestion à McGill, Josée Bellemare a découvert Le Délit, alors le Mcgill Daily Francais. Son expérience l’a incitée à se lancer dans le journalisme et aujourd’hui elle est la directrice des émissions à la radio d’ICI Musique de Radio-Canada. Le Délit s’est entretenu avec elle pour parler de son expérience au sein du journal. 

Le Délit (LD): Comment avez-vous entendu du Délit quand vous étiez à McGill ?

Josée Bellemare (JB): J’ai dû voir Le Délit traîner dans un local, et je m’y suis intéressée. J’étais dans la faculté de gestion, impliquée dans diverses associations en commerce, et j’avais le goût de faire autre chose. C’est pour ça que je me suis intéressée au journalisme étudiant.

LD : Est-ce qu’il avait-il un certain contexte à McGill autour de la langue française, du Québec ?

JB : Oui, c’est sûr. Il y aura toujours ce contexte dans cette université anglophone au milieu d’une province majoritairement francophone. Mais cette réalité était vécue différemment d’une faculté à l’autre. Moi, ce n’est pas par souci de me retrouver entre francophones que je suis allé au journal étudiant. C’était plus pour m’intéresser à des questions d’actualités, à la vie étudiante.   

LD : Quel était le fonctionnement du journal à cette époque-là ?

JB : Je me rappelle que nous étions assez autonome. On fréquentait quand même l’équipe du journal anglophone. Ce qui me marque encore aujourd’hui, c’est à quel point nous avions le sens de la critique entre nous. J’ai rarement rencontré une équipe aussi franche et aussi droit au but dans ma carrière. Le journal était publié le mardi matin, et le mardi soir on faisait le slash : c’était de passer en revue le journal et les articles de tous le monde, en plus de préparer la production du prochain numéro. Les critiques étaient toujours constructives, j’ai vu qu’on pouvait vraiment améliorer un article.

LD : On voit que les traditions n’ont pas changées !

JB : Je vous en parle parce que c’est vraiment ce qu’il me reste de mieux, vingt-cinq plus tard (rires)! De se mettre en équipe, regarder le journal, critiquer et se faire critiquer.

LD : Quel est votre meilleur souvenir au Délit ?

JB : Ah mais il y en a trop (rires)! D’un point de vue personnel, je me souviens du moment où je me suis dit que je serai journaliste dans la vie. J’écrivais un article sur l’école alternative et je me suis dit : « Un jour on va peut-être me payer pour que j’apprenne davantage et que je cultive ma curiosité ». Cette idée-là me séduit encore aujourd’hui. Il y a eu d’autres moments, des bons et des plus difficiles. Et je me souviens des moments difficiles, parce qu’ils ont été formateurs.

LD : Quelle chanson mettriez-vous pour motiver votre équipe du Délit un lundi soir ?

JB : On avait une chanson fétiche JB notre gang, c’était « Le phoque en Alaska » [de Beau Dommage, ndlr]. On ne la mettait pas en production, mais on finissait tous nos partys avec ça ! Si je la mettais au bureau, c’est sûr que tout le monde comprendrait que c’est le temps de se serrer les coudes ! 


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