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La durabilité, ils y pensent

Séance commune des sénateurs et gouverneurs mcgillois.

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Sous un haut-plafond agrémenté de dorures, entre de fines colonnes de marbre, le tout-McGill. C’est au Faculty Club qu’a lieu l’annuelle séance commune du Sénat et du Conseil des gouverneurs mcgillois. Le Sénat est l’autorité responsable des affaires académiques mcgilloises tandis que le Conseil des gouverneurs mcgillois est la plus haute autorité de l’Université. Le premier est composé principalement de professeurs et sénateurs étudiants élus, le second l’est de manière plus varié, accueillant des membres de l’administration, ainsi que deux représentants étudiants.

Chaque année, ces deux instances se réunissent pour discuter d’un enjeu au long-terme pour l’Université. L’année dernière, il s’agissait du campus intelligent, par le passé il y a eu la santé mentale (2013), la propriété intellectuelle (2008) ou la durabilité (2007). Ce jeudi 10 novembre on revient à la durabilité, sous l’intitulé « Plans et initiatives de McGill sur la durabilité ». Il a donc été question de durabilité pendant près de trois heures. 

Durabilité, au futur

La séance a commencé par des remarques polies de Stuart Cobbett, président du Conseil des gouverneurs, et de la principale Suzanne Fortier. Trois professeur·e·s, de géographie, biologie et sciences des ressources naturelles, ont ensuite donné une présentation sur un sujet reliant leur domaine à la durabilité. Après cela, une heure a été allouée à la réflexion en tablées, chaque tablée résumant à l’issue de cette heure ses conclusions à l’assemblée, avant les remarques de clôture de Mme Fortier.

Se félicitant de la qualité comme de la quantité des idées avancées, Mme Fortier s’est réjouie d’une rencontre « incroyablement utile ». « On sait ce que l’on devrait faire, ce que l’on peut faire », a‑t-elle affirmé, « C’est important pour nous et notre campus, et important pour notre planète ». « Chacun peut apporter sa propre contribution, peut changer la planète », continua-t-elle, avant de terminer, « Il est urgent de nous mettre en marche, de manière ordonnée, vers des solutions ».

Une « manière ordonnée » qui n’inclut pas le désinvestissement de l’Université hors des énergies fossiles, un enjeu qui ne fut pas mentionné. Ram Panda, président de la Commission de conseil en matière de responsabilité sociale (CAMSR en anglais, ndlr) était lui aussi présent. Cette commission avait indiqué cet avril, en réponse à un rapport déposé par Divest McGill, que les compagnies pétrolières ne causaient pas de « préjudice social », expliquant qu’elles n’étaient pas responsables de l’usage fait de leurs produits (c.-à‑d. le brûler, et émettre des gaz à effet de serre). 

« Non-sens ésotérique »

Un participant, souhaitant rester anonyme, a partagé avec le Délit son scepticisme quant à cette séance commune. « C’est du non-sens ésotérique » a‑t-il affirmé, expliquant que l’on proposait nombre de belles idées sans s’attarder sur leur faisabilité ou financement, quelle utilité y trouver ? Ce participant est aussi revenu sur la présence de membres du Syndicat des employé·e·s occasionnel·le·s de l’Université McGill, en grève la semaine passée, lors du début de la séance, qui probablement « indiffère » la majorité de l’assemblée.

Des nombreuses propositions des différentes tablées sont ressortis trois thèmes : interdisciplinarité, communauté et neutralité en carbone. Il faudrait ainsi inclure à chaque cours mcgillois une composante académique traitant de durabilité, et que toute la communauté mcgilloise soit engagée derrière l’objectif d’un campus vert, où fleuriraient des fontaines d’eau et où seraient aussi tenus des déjeuners académiques à propos de la durabilité. La nature même de cette séance commune du Sénat et du Conseil des gouverneurs étant de s’interroger sur des perspectives d’importance à long terme, il faudrait sans doute attendre quelques années pour juger des résultats de cette rencontre.


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