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Les jeunes comme facteur électoral

Un effort concerté pour encourager la participation électorale américaine.

Mahaut Engérant | Le Délit

L’élection du 8 novembre prochain, qui conduira soit Donald Trump ou Hillary Clinton à la présidence des États-Unis, ne laisse personne indifférent. Étant une université attrayante pour plusieurs étudiants internationaux, McGill compte évidemment une large population de citoyens américains. Le scrutin aura lieu au cours du semestre d’automne. Malgré la distance, les expatriés ont tout de même la possibilité d’exercer leur droit de vote et de choisir le ou la prochain(e) chef(fe) de l’exécutif de leur pays. Cependant, pour pouvoir bénéficier de ce droit, il faut s’assurer de s’inscrire.

Initiative étudiante à McGill

La semaine dernière, un effort de mobilisation des électeurs américains se tenait sur le campus de l’Université. En effet, il semblerait qu’un groupe d’étudiants ait décidé de faciliter la tâche à leurs pairs en envoyant leur inscription pour eux par la poste afin qu’ils puissent exercer leur droit de vote. Alors que la fatidique date du scrutin, le 8 novembre, approche à grands pas, une réelle tentative de créer un engouement sur le campus s’organise. Les inscriptions se sont faites au Bar des Arts (BdA) jeudi soir, et de 10h à 18h le vendredi dans la bibliothèque McLennan. 

C’est par un évènement Facebook que les organisateurs ont convié les étudiants ayant le droit de voter à cette élection à venir s’inscrire. Avec une photo du président Obama portant des lunettes de soleil, et la citation « Don’t boo, vote » (« Ne huez pas, votez », ndlr), on incitait les jeunes mcgillois détenant le droit de vote à s’exprimer pour l’un ou l’autre des candidats, et même à annuler leur vote si tel est leur désir. Pour achever le processus, il suffisait de donner son numéro d’assurance sociale américain ou alors présenter son permis de conduire. Pour ceux qui étaient déjà inscrits, il était possible de recevoir un bulletin de vote sur place. Assez pratique.

L’une des organisatrices de l’événement, Mai Rosner, explique que cette initiative était non-

partisane. Selon elle, plusieurs expatriés ne pensent pas à s’inscrire, et perdent ainsi leur droit de vote. Ainsi, elle et quelques amis ont décidé d’organiser l’inscription des étudiants et l’envoyer à l’ambassade américaine gratuitement. Si Mai n’a pas voulu se prononcer pour un candidat en particulier, elle a affirmé que l’enjeu de cette élection-ci est particulièrement élevé. 

Une motivation supplémentaire

D’autres personnes interrogées ont implicitement ou explicitement fait référence au phénomène Trump. En effet, on pouvait sentir que l’envie d’empêcher l’élection de Trump motivait les étudiants. Si plusieurs d’entre eux se prononçaient ouvertement en opposition à Trump, d’autres, comme Omar El-Sharawy, interrogé au BdA, ont évité de nommer des noms. M. El-Sharawy, qui était l’an passé v.-p. interne de l’AÉUM, a affirmé que le progrès social et culturel pourrais être stoppé par un individu qui nourrit la haine et l’antipathie. Il a aussi mis l’accent sur l’effet mondial qu’aurait le résultat de cette élection. Sans nommer le candidat, il est clair que M. El-Sharawy, comme plusieurs de ses pairs, réalise l’importance d’exercer son droit de vote. 

Les jeunes tirent davantage leur épingle du jeu

La participation citoyenne chez les jeunes est un enjeu important. Si les élections de l’AÉUM et la dernière élection provinciale ont affiché des niveaux pitoyables de participation des 18 à 25 ans, certaines élections sont des cas uniques dans lesquels les jeunes se mobilisent massivement. Parmi les exemples les plus connus, il y a l’élection québécoise de 2012, lorsque les jeunes électeurs, frustrés par le conflit sur la hausse des frais de scolarité, se sont mobilisés en masse pour sortir le gouvernement libéral de Jean Charest. Et que dire de l’élection fédérale canadienne de 2015, qui a porté Justin Trudeau au pouvoir ? Les jeunes ont encore une fois été un facteur décisif… Fort est à parier que, le 8 novembre prochain, la participation des jeunes, qu’elle soit faible ou forte, aura un impact considérable sur le résultat, alors que pour la première fois ils seront plus nombreux à pouvoir voter que la génération des « baby boomers ». 


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