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Débat et des hauts

Débat enjoué à l’AÉUM entre cinq candidats locaux.

Inès Léopoldie-Dubois | Le Délit

C’est dans un débat bien mené mais sans grande surprise que se sont affrontés le 30 septembre dernier cinq candidats locaux aux élections fédérales du 19 octobre. Modéré par Sara Sebti, les candidats se sont unanimement prononcés sans surprise en faveur de l’éducation, de l’environnement et de la prospérité collective. Le débat électoral, organisé conjointement par l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) et la radio CKUT, rassemblait des candidats d’allégeances conservatrice, verte, bloquiste, néo-démocrate et communiste. s’est déroulé mercredi dernier à 17h au 3e étage du 3 600 McTavish devant un bon nombre d’électeurs étudiants assoiffés de joutes oratoires épiques. La foule, dont les applaudissements ont trahi un avis nettement favorable au Nouveau Parti Démocratique (NPD), a eu droit à un affrontement très civilisé, mais tout de même intéressant. Les enjeux concernant l’éducation et l’environnement ont attiré davantage l’attention et suscité les plus vifs échanges, l’appel à la prospérité économique suscitant davantage le consensus parmi les candidats.

Inès Léopoldie-Dubois | Le Délit

Tour de table

Les problèmes de l’employabilité des nouveaux diplômés et de l’endettement semblent préoccuper tous les partis. Simon Marchand, du Bloc Québécois, et Daniel Green, du Parti vert,  prennent position en faveur d’investissements dans les secteurs clés que sont l’environnement et la science pour stimuler un marché du travail qui soit jeune et prometteur pour les récents diplômés. William Sloan, du Parti communiste, propose nationalisations tous azimuts et politique agressive contre l’évasion fiscale. Simon Marchand mise sur des réductions des dépenses militaires pour se donner les fonds nécessaires pour investir dans l’éducation. Mesdames Turner du NPD et Bendayan du Parti libéral du Canada (PLC), sont davantage préoccupées par le développement d’emplois étudiants, pour limiter l’endettement, que par l’investissement direct. Une guerre des chiffres sur les promesses de nombre d’emplois révèle toutefois un NPD désormais clairement plus à droite que le PLC, en ce que sa candidate insiste sur la nécessité d’atteindre le déficit zéro.

Inès Léopoldie-Dubois | Le Délit

Concernant l’environnement, Rodolphe Husny, du Parti conservateur du Canada (PCC), s’est fait attaquer sur tous les fronts et a eu peine à défendre le bilan de son parti étant donné sa politique pétrolière et son retrait du protocole de Kyoto. Tous les candidats se sont honorablement défendus, avec mention d’excellence pour Daniel Green du Parti vert (l’inverse eut été triste). Alors que la seule arme du conservateur contre les attaques de ses adversaires semblait être un appel au réalisme, la question du choix entre le pipeline Énergie-Est et le transport du pétrole par train a suscité l’enthousiasme des candidats, Simon Marchand mettant admirablement le doigt sur l’essentiel. « Le débat pipeline versus transport ferroviaire est un faux débat », avance-t-il, « l’essentiel de la question consistant à savoir si, oui ou non, on désire augmenter notre production de pétrole bitumineux, l’avènement du projet Énergie-Est ne s’inscrivant aucunement dans une diminution du transport pétrolier par train.»

    La discussion économique a permis aux candidats de mettre en lumière les distinctions entre leurs partis concernant les moyens de faire prospérer notre économie. Sans surprise, le PCC veut baisser les taxes pour les entreprises et miser sur le libre-échange, le NPD veut augmenter le salaire minimum fédéral à 15 dollars par heure, les Libéraux veulent investir dans les transports et l’infrastructure, les verts proposent une deuxième révolution industrielle vers les énergies propres, le Bloc veut diminuer les dédoublements administratifs pour mieux investir dans des secteurs clés du Québec et le Parti communiste aimerait abolir le capitalisme. 


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