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McGill s’indigne tout doucement

L’AÉUM organise une semaine contre l’austérité.

Luce Engérant | Le Délit

Du lundi 14 au vendredi 18 septembre, l’Association Etudiante de l’Université McGill, l’AÉUM, tenait une semaine thématique pour sensibiliser le campus aux conséquences des mesures d’austérité au Québec et à McGill. Parmi les activités, on pouvait compter des panoramas historiques contemporains sur les leçons tirées du Printemps érable et des conférences sociologiques sur les communautés minoritaires touchées par les mesures. Les spectateurs ont eu la chance de s’informer auprès de conférenciers, mais surtout de discuter autour de diverses tables rondes. Les organisateurs de l’évènement rappellent que leur mission est d’encourager les actions, certes, mais surtout d’informer.

Afin d’éviter un message confus ou une prise de position qui semblerait trop subjective, les organisateurs et conférenciers ont pris la peine de mentionner pendant les ateliers et les conférences qu’ils étaient que des messagers objectifs, mais que leur mandat premier était de protester contre l’austérité. Cette semaine anti-austérité fait partie des efforts pour respecter le mandat de solidarité contre l’austérité de l’AÉUM. Ce mandat fut adopté lors de l’Assemblée Générale d’octobre 2014 suite à une proposition Amina Moustaqim-Barrette, vice-présidente externe à l’AÉUM l’an passé. Lors du dernier conseil législatif de l’AÉUM, Emily Boytinck, nouvelle vice-présidente externe, a affirmé lors de son rapport qu’il était des plus importants que les étudiants soient informés au sujet de l’austérité comme il s’agit d’un sujet brûlant dans l’actualité québécoise. 

Les organisateurs étaient clairs : un vote de grève n’est pas et ne sera jamais le but premier de l’AÉUM. Ils ont souligné toutefois qu’ils encourageraient les facultés et les organismes indépendants désirant se mobiliser contre l’austérité. Bien que près de 45 millions de dollars aient été coupés à l’Université McGill, l’AÉUM ne désire pas engager une discussion trop exhaustive sur le sujet. Selon l’association, les étudiants ne seront que très peu touchés. Le but est donc d’informer la population mcgilloise sur la façon dont l’université réagit à ces évènements. 

Depuis les coupures, l’établissement se tourne davantage vers un financement à même le secteur privé afin de garder et d’optimiser d’année en année le statut de meilleure université au pays. La semaine anti-austérité n’était donc pas une marche progressive pour une large sensibilisation des étudiants à propos d’eux-mêmes, mais à propos de la société au sens large. La semaine fut aussi l’occasion de retrouver plusieurs communautés qui, habituellement fermées sur eux-mêmes, ont engagé des discussions avec d’autres facultés. Créer un forum de discussions entre les divers organismes mcgillois s’avère être une tâche ardue, mais après les divers regroupements de cette semaine où tous les étudiants furent regroupés en un bloc homogène donnent aux organisateurs l’espoir de voir un jour de tels regroupements se former sans leur intervention et ainsi faire profiter la communauté d’un espace de discussion.


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