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Redistribuer les richesses

Centraide veut consacrer 57 millions de dollars aux moins nantis en 2014.

Inès Dubois

Une personne sur sept dans le Grand Montréal est jugée vulnérable par l’organisme. Centraide juge nécessaire une redistribution des bénéfices des entreprises aux personnes les plus démunies, quel que soit leur profil : jeunes, familles, personnes âgées, immigrants ou encore personnes handicapées. La 23e marche des 1000 parapluies, la manifestation annuelle de Centraide soutenant sa collecte de fonds, a rassemblé plus de 10 000 personnes dans les rues du centre-ville le jeudi 2 octobre dernier. On comptait notamment beaucoup d’employés des grandes compagnies qui parrainaient l’événement – tel que Bombardier, Hydro-Québec, Bell ou encore Desjardins – et d’institutions académiques montréalaises, dont les universités McGill et Concordia.

Après chaque campagne de sensibilisation, Centraide récolte les dons et les reverse à quelques 360 organismes plus spécialisés dans le soutien des femmes, la santé, la sécurité alimentaire, les logements sociaux, la vie de quartier et bien d’autres. Centraide espère ainsi améliorer tous les aspects de la vie des personnes défavorisées. Ces fonds sont souvent cruciaux pour permettre aux associations d’atteindre leurs objectifs. Par exemple, Patricia Bossy, directrice de J’apprends Avec Mon Enfant (JAME), explique : « On n’a aucun financement récurrent. Chaque année, on doit aller chercher des subventions ponctuelles et, depuis qu’on est avec Centraide […], ça couvre à peu près le tiers de notre budget. Ça a complètement fait la différence. C’est très difficile de faire des budgets prévisionnels et de démarrer des projets quand tout le financement est ponctuel. » La diversité des organismes membres fait également  de Centraide une plateforme d’échanges efficace qui permet à chacun de profiter des idées ou de l’expertise des autres.

L’objectif de l’année dernière était aussi d’environ 57 millions. Le communiqué de presse de Centraide indique que 57% de ces dons venaient d’employés sollicités dans leurs milieux de travail, 25% de corporations, et 18% du grand public. « Les employés sont encouragés à contribuer. C’est une tradition, depuis des années […] de soutenir Centraide », explique Carole Garant, qui travaille à la Banque Scotia. « Les gens qui sont moins nantis ont besoin du support du monde des affaires pour sortir de leur misère. » 

McGill et Centraide

Une quinzaine d’employés de notre université étaient présents. Brett Hooton, directeur du Bureau de la vice-principale en recherche et relations internationales de McGill est cette année directeur de la campagne Centraide de l’Université. « Centraide, dans beaucoup d’aspects, est conforme à la mission de McGill, affirme-t-il en entrevue avec Le Délit. Elle s’intéresse à l’éducation, à la propriété, aux moyens d’améliorer Montréal. C’est pourquoi McGill soutient cette campagne. » Redistribuer les ressources économiques serait donc un devoir partagé par l’ensemble de la communauté étudiante ? À cette effet, la vice-principale et chancelière de McGill, Suzanne Fortier, ainsi que la présidente de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM), Courtney Ayukawa, ont contribué à organiser la campagne interne à McGill, à savoir la mobilisation et la collecte de fonds des employés. Il est à noter, cependant, qu’aucune des deux n’a participé à la marche, bien que Mme Fortier soit restée jusqu’au départ de la cohorte. 


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