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Entrevue avec Alain Mongeau, fondateur de Mutek

Le fondateur de Mutek s’entretient avec Le Délit au sujet d’EM12, festival au cœur du Printemps numérique de Montréal.

Le Délit : Pour cette 15e édition, la coopération avec le festival d’arts numériques Elektra était elle prévue de longue date ? Comment s’est-elle réalisée ?
Alain Mongeau : Ce n’était pas prévu de longue date, c’est un enchainement de circonstances assez intéressantes qui nous a mené à cela. Nous ne sommes fixé sur la collaboration que depuis le printemps dernier, suite aux discussions avec le Musée d’art contemporain de Montréal (MAC), qui avait montré une ouverture à nous accueillir . Mais comme c’était difficile d’accueillir les deux festivals (Elektra et Mutek) en plus du Printemps Numérique, l’idée est venue d’unir nos forces pour déterminer dans le Printemps Numérique un moment fort. Ce sont ces trois convergences qui ont mené à une collaboration sérieuse en plus de célébrer tous deux nos 15 ans : Invitation du MAC, Le Printemps Numérique et les 15 ans​ d’Elektra et de Mutek.
LD : Comment cela s’est déroulé avec le Musée d’art contemporain ? 
AM : Tout a commencé après une rencontre exploratoire avec Alexandre Taillefer, nouveau président du MAC et avec la nouvelle direction qui se dessinait. J’ai fait une approche et c’est cette rencontre qui a ouvert la voie au reste. ​Il y a aussi eu un premier rapprochement qui s’était fait lorsque nous avions reçu ex-aqeo le prix du Conseil des arts du Canada en 2010, élément presque prémonitoire je dirais.
LD : Au niveau de la réception des arts numériques à Montréal, en pleine expansion ces dernières années, comment vous positionnez-vous ?
AM : Nous sommes là depuis 15 ans, et moi personnellement depuis 20 ans, j’œuvre à la diffusion des arts numériques. Je crois donc être précurseur et nous nous faisons un devoir de poursuivre notre travail, qui est de travailler fort pour amener les artistes de l’étranger ici, mettre nos artistes en relation avec la scène internationale, et du coup, sensibiliser et développer les publics. Il y a 15 ans on faisait beaucoup de pédagogie, nous sommes aujourd’hui dans une continuité de ce travail. 
LD : Quelle est votre vision actuelle de l’EDM (electronic danse music) ? Et surtout quel regard portez-vous sur son explosion en Amérique du Nord, ces 5–10 dernières années ?

AM : Pour nous ce n’est pas surprenant, car l’Amérique du Nord a toujours été un peu en retard par rapport à l’Europe. Il s’agit donc d’un rattrapage normal. Par contre, cela veut dire que nous sommes exposé à beaucoup plus de pression de la part des forces commerciales qui sont à l’oeuvre. Et dans ce contexte, notre mission est un peu renouvelée ​car il s’agit de protéger des sphères de créativité. Aujourd’hui, un des combats que nous menons auprès des artistes et des agents c’est de dire que « non, tous les festivals ne sont pas égaux et équivalents ». Certains sont plus commerciaux, par exemple. Un des termes employé à notre égard récemment disait que  Mutek était un « festival boutique », plus préoccupé par une certaine qualité d’expérience et un souci du détail au niveau de l’ensemble de l’évènement.

LD : Vis à vis d’autres géants de la scène, comme les gens d’Undergroud Resistance à Detroit, ceux de Chicago, ou Jeff Mills à Seconde Nature à Aix-en-Provence, prévoyez-vous des partenariats ?
 

AM : Nous faisons parti d’un réseau de festivals qui s’appelle ICAS qui est aussi le réseau Connecting Cities, nous sommes donc dans un dialogue constant avec d’autres festivals dans le but de développer des projets. 

LD :  Le dotUP de Richie Hawtin, qui se déroule ce mercredi, était-il préparé en collaboration avec vous ? 

​AM : Oui, l’événement était préparé en collaboration avec nous et le Red Bull Academy. Depuis un an déjà nous planchions sur ce show spécial. Tout se prépare très longtemps à l’avance, même si l’événement en soi à été annoncé hier. 

 


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