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The Void, une revue pleine de sens

Créativité, vivacité et émotions en toute sobriété à Concordia.

Thomas Cole Baron

The Void, la revue littéraire et artistique bilingue de l’Université Concordia, fait sa place sur le campus grâce aux voix novatrices de jeunes artistes. La revue, qui a vu le jour en 2002, se veut une tribune permettant aux étudiants du premier cycle et des cycles supérieurs de Concordia de s’exprimer et de faire connaître leurs œuvres de fiction, de non-fiction, de poésie et d’arts visuels à leurs pairs. Avec la publication de seulement deux numéros par année, les éditeurs vont chercher la crème des écrivains et artistes qui verbalisent le quotidien de nombre d’étudiants en jouant sur des thèmes qui leur sont familiers.

La première édition de l’année, publiée en novembre dernier, a pour thème la télévision, cet objet indissociable de notre enfance, bien qu’il semble tomber en désuétude depuis l’avènement de l’ordinateur. Les textes littéraires et les images sélectionnés intègrent donc la télévision à leur composition d’une manière parfois subtile, parfois plus extravagante. On notera entre autres un commentaire social inspiré par America’s Funniest Videos, un poème sur Hollywood et son attrait qui ne se dément pas, ou encore un poème nouveau genre qui fait un collage d’extraits de dialogues de la série télévisée Girls. Bref, il semble bien que la lente disparition de l’objet de la télévision n’arrive pas à effacer son souvenir et encore moins à éclipser l’influence de l’univers télévisuel sur nos vies. Bien que l’anglais domine largement cette première édition de l’année, le français n’est pas écarté du jeu, représenté par le texte de fiction d’Émilie Fréchette, Rubans, qui attire et retient le lecteur dans son univers énigmatique. Le seul bémol à apporter à ce premier numéro concerne la présentation assez sobre des photographies, dessins, peintures et collages pourtant intéressants qui auraient pu être mieux mis en valeur. Dans son ensemble, loin d’être vide de sens, The Void ne manque pas de soulever l’intérêt des étudiants avec des thèmes qui leur sont à la fois familiers et évocateurs.

En plus de publier deux numéros par année, l’équipe de The Void organise aussi des lectures publiques réunissant quelques-uns de leurs jeunes écrivains montréalais favoris. Pour la première lecture publique de l’année, le 4 février dernier, ce sont les auteurs Bükem Reitmayer, Soili Smith, Blare Coughlin, Mike Chaulk et Andy Szymanski qui ont été retenus. Et ce choix a définitivement plu à l’auditoire. L’endroit où se tenait l’événement, une petite librairie du Mile-End, favorisait une ambiance intime entre les amateurs de littérature présents –en grande majorité des étudiants de Concordia– et les écrivains. Les invités ont pris la parole tour à tour, chacun y allant de quelques-uns de ses poèmes ou d’un court texte de son répertoire devant un auditoire captivé. La platitude de Calgary mise en vers par Blare Coughlin, la narration de la vie de débauche de Dieu qui l’a poussé à créer le monde en sept jours par Soili Smith, et le récit humoristique d’Andy Szymanski racontant sa tentative de passer une dernière nuit avec son ex figurent parmi  les textes qui ont suscité le plus d’enthousiasme du public. Au final, le véritable fil conducteur de la soirée était la créativité, la vivacité et les émotions que transmettent si humblement les jeunes créateurs, à l’image de la revue The Void.


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