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Quand la photo choque

Montréal accueille l’exposition du World Press Photo 2013.

« Se sentir humain », dit un commentaire anonyme. En effet, la vérité crue défile sous nos yeux ; via le regard fantôme de Natalia, par exemple – une accro à la cocaïne en passe d’être atteinte d’Alzheimer – notre monde est illustré dans ses pires états à travers les lentilles du World Press Photo 2013.

150 photos ont été sélectionnées parmi  plus de 100 000 soumissions à l’échelle internationale. Selon M. Trudeau, le porte-parole du World Press Photo Montréal 2013, l’objectif est de montrer la « vie vécue dans le vrai monde » au-delà de notre « monde de cybernautes ».

Survol autour du monde

Bien que déjà très médiatisé, le portrait du conflit armé en Syrie nous fait apercevoir une toute autre dimension ; celle de l’humain.  Un enfant au regard paralysé, une miche de pain dans les mains, accroche le regard du spectateur ; une attaque militaire improviste vient de chambouler sa visite chez le boulanger, ainsi que son enfance… (Siege of Alepo, par Javier Manzano)

Plus près de chez nous, aux États-Unis, amertume et beauté s’illustrent avec les images des Premières Nations Oglala Lakota. L’existence chaotique de certaines familles ; d’une part, l’espoir de renouer avec les coutumes ancestrales de manière « cocasse » d’autre part, sont capturées, selon Janie Pomerleau, présente ce jour-là à l’exposition. Selon Janie : « La personne avec un long masque est en train de purifier un appartement de sauge!»; cette photo montre que la richesse est relative à chaque culture.

Au-delà des frontières terrestres, d’autres photographies, telles que Victimes d’un amour forcé d’Ebrahim Noroozi, prouvent que les besoins de l’Humain sont universels. Selon l’auteur : « C’est venu me chercher dans le ventre.  [Les deux personnes] s’embrassent car personne ne veut leur donner de l’affection ; c’est la plus haute expression de la vie humaine, nous voulons simplement de l’amour. »

Optique aigre-douce

« Oh God ! », s’exclame une dame à la vue d’une image choc, la main sur la poitrine. Bien que certains sont d’avis que c’est important de voir ce qui se passe ailleurs afin de mieux apprécier où on vit, d’autres préfèrent des images qui les font s’évader dans un monde agréablement méconnu.

La plupart des photographies, cependant, riment plus avec nostalgie qu’avec découverte.

Une question sévit tout de même, tout au long de l’exposition : comment les photographes se sont-ils retrouvés dans ces situations ? Cette dernière fait appel à notre imagination et à notre capacité à se mettre à la place de l’auteur.

Le World Press Photo rend hommage à l’art du photojournalisme. Ce dernier sait si bien capturer notre regard que l’on arrive presqu’à sentir la boucane de Gaza, ou encore à  s’immerger dans la vie quotidienne d’un parfait inconnu. En sortant du World Press Photo, nous réalisons que  chaque être n’est qu’un personnage de plus sur cette planète. Magnifique ou désastreuse, charmante ou effrayante, à chacun son histoire – signée 2012.

 

 


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