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L’AÉUM veut l’avis des étudiants

L’association veut faire des changements considérables dans son bâtiment.

Le sommet sur l’usage optimal de l’espace a eu lieu vendredi dernier dans le bâtiment de l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM). Une réunion marquée par le désir des étudiants d’être impliqués dans la création d’un nouveau café géré par les élèves.
Si 60 personnes étaient attendues par les responsables de l’association, aussi organisateurs de la conférence, seule une demi-douzaine se sont présentées dans la salle Madeleine Parent.
Le but de l’événement, qui n’est que la première d’une série d’événements dans les semaines et mois à venir, selon le président de l’AÉUM Josh Redel : « C’est avant tout de savoir ce que les étudiants veulent vraiment pour le bâtiment Shatner ». En effet, les dernières années ont vu un renouveau d’initiatives de la part des responsables de l’association : « Nous cherchons à moderniser l’endroit selon les choix des étudiants », explique le président de l’association. La réunion, qui est devenue un centre de discussion, a commencé par une mise en contexte historique : la création de l’association et du bâtiment, qui date de 1964, le prix du loyer payé à McGill (qui a changé d’un symbolique 1 dollar à 200 000 dollars en 1999) et enfin les proportions que représentent les restaurants, les emplacements dédiés au travail et autres dans le bâtiment ont été présentés. Ainsi a‑t-on appris que 23% du Shatner est occupé par différents clubs étudiants, tandis que Gerts prend, à lui seul, 8% de l’espace total.
S’en s’est suivi un débat sur le rôle de la nourriture dans le bâtiment : y a‑t-il trop de restaurants, ou pas assez ? Faudrait-il soutenir l’initiative d’un bar 100% étudiant ?
La première proposition vient d’une élève en dernière année et employée à Organic Campus, qui souhaite voir disparaître les franchises présentes comme La Prep, pour plutôt ouvrir une coopérative où « la structure ne serait contrôlée que par les étudiants ».
Une participante a suggéré d’ouvrir un magasin de victuailles ; l’idée serait de travailler main dans la main avec l’association Farmers’ market, qui vise à « apporter au campus de la ville des fruits et légumes frais et organiques », selon leur blog officiel, pour fournir à tous de la nourriture saine à bas prix.
Le thème qui semble donc se répéter à travers les suggestions de divers étudiants est la création d’un endroit dédié à ces derniers, dans tous les sens du terme : ils seraient clients et responsables.
Cela va de pair avec l’objectif de l’AÉUM de faire connaître le bâtiment à une plus grande proportion de la communauté estudiantine. En effet, plusieurs raisons font que peu d’élèves s’y rendent pour déjeuner, travailler ou se reposer. La première, importante, est qu’aucun des restaurants n’est relié au Meal Plan. Limités dans leurs moyens, beaucoup de jeunes préfèrent se tourner vers les cafétérias de leurs facultés ou résidences.
Le seul service « populaire » à même le bâtiment Shatner est Midnight Kitchen, qui fournit de la nourriture contre un pourboire à la discrétion de l’usager. Il s’agit donc de créer un endroit toujours accessible où des plats peu chers et équilibrés seraient offerts. « Cela attirerait beaucoup de monde, c’est sûr », s’exclame un des jeunes présents au sommet.
Ainsi, la discussion s’est ensuite concentrée sur l’initiative d’un bar/restaurant/lounge sous le contrôle unique d’étudiants volontaires. Cette idée date de l’année scolaire dernière, lorsque des groupes d’élèves ont été invités à proposer des designs et menus. Depuis les six derniers mois, le rôle de l’AÉUM fut de regarder tous les projets et de sélectionner les plus plausibles. « Un processus qui manque de pragmatisme : maintenant que les idées sont là, il est important de commencer à les mettre sur pied », commente un des responsables.
Alors que les idées différaient sur ce que le restaurant devait servir et à quel prix, tous ceux présents se sont mis d’accord sur une chose : il fallait un endroit qui invite à la détente, au calme, « où l’on peut se retrouver en amis, travailler seul ou dormir ».
Si l’imagination ne manque pas, les contraintes techniques et administratives sont au rendez-vous : il s’agit d’avoir une infrastructure aux normes environnementales et sécuritaires ainsi que financièrement rentable.
« Jusqu’à quel degré l’AÉUM devrait-elle être prête à offrir des subventions, et jusqu’à quel degré les étudiants seraient-ils prêts à entreprendre un projet de cette augure ? », demande le président.
À ce jour, il semble y avoir plus de questions que de réponses concrètes. L’AÉUM vise cependant à organiser plusieurs événements de ce genre dans les mois prochains pour avoir une meilleure idée de l’envie des étudiants et entamer les premières procédures.


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